Sylvain Kpan et ses camarades du FACACI ce mercredi à Abidjan (ph KOACI)

Une nouvelle affaire qui risquerait de faire des vagues à l'Agence de Gestion Foncière de Côte d'Ivoire (AGEF) ? 120 citoyens Ivoiriens ayant décidé de faire confiance à cette société d'Etat pour l'acquisition de terrains, afin d'y bâtir un toit pour leurs familles, sont aujourd'hui dans le désarroi total.

L'histoire remonte à octobre 2015 lorsque l'AGEF lance une opération de souscription pour l'acquisition de terrains viabilisés à Bingerville.

Dans le plan tel que communiqué par l'Agence, il est prévu qu'en janvier 2017 au plus tard, les acquéreurs entrent en possession de leurs terrains. Une belle opportunité que ces 120 citoyens concernés n'ont voulu rater pour aucune raison.

Ils souscrivent à l'opération en bonne et due forme et attendent janvier 2017 pour entrer en possession de leurs terrains. Un délai que ne respectera pas l'AGEF jusqu'à ce jour. Désillusionnés, les 120 souscripteurs cherchent à savoir les raisons du blocage. Après plusieurs courriers adressés aux responsables de l'AGEF qui sont restés sans suite, ils décident de se référer à des institutions comme le Secrétariat général de la présidence de la république, le Médiateur de la république, l'Inspecteur général de l'Etat, le ministère de la Construction, etc.

Mais là encore, ils ne recevront aucune réponse. C'est alors qu'ils adressent un courrier au responsable de la conservation et des hypothèques foncières de Bingerville. Après investigation, ils découvrent documents à l'appui que leurs terrains ont été vendus par l'AGEF à une banque de la place pour un montant de 3 milliards FCFA.

Le pot aux roses découvert, les 120 acquéreurs sont décidés à user de tous les moyens pour que leurs biens leur soient restitués. Ce jeudi 10 février au siège de la Fédération des Associations de Consommateurs Actifs de Côte d'Ivoire (FACACI), leur porte-parole Sylvain Kpan n'est pas passé par quatre chemins pour dénoncer l'attitude de l'AGEF.

«A Abidjan, pour avoir un terrain, c'est compliqué. Tout le temps, nous nous faisons gruger. On s'est dit qu'avec une structure de l'État comme l'AGEF, nous sommes plus en sécurité, mais l'AGEF nous a fait comprendre que nous nous sommes trompés en lui faisant confiance. L'AGEF est en train de se comporter exactement comme le citoyen lambda qui vend le même terrain à 10 ou 15 personnes dans nos villages. C'est triste », a-t-il dénoncé.

Ces acquéreurs dans leur lutte, peuvent compter sur le soutien sans faille de la FACACI à travers son président Alain Tahi, qui lui non plus, ne s'est pas montré tendre envers l'AGEF.

« Nous demandons à l'AGEF de rendre à ces personnes leurs terrains sans délai. L'Etat est censé protéger les consommateurs et non les gruger. Nous saisissons officiellement le ministre de la Construction, Bruno Koné pour qu'il s'implique personnellement dans ce dossier. Sinon la FACACI va faire ce qu'elle sait faire de mieux, c'est-à-dire marcher sur l'AGEF. Si nous n'avons pas nos terrains, nous allons les empêcher de travailler », a-t-il menacé.

Autant le dire, les jours à venir s'annoncent mouvementés du côté de la structure désormais dirigée par Melei Akpo, puisque l'ancien Directeur croupi depuis quelques mois pour des faits de malversation.

Wassimagnon