À bord d'un avion Air Côte d’Ivoire au départ de Man (ph KOACI)

Après neuf années de fonctionnement, l’heure est au bilan et aux nouvelles ambitions chez Air Côte d’Ivoire qui célèbre ses 10 ans cette année.

En résumé, côté performances, la compagnie s'en sort plutôt bien. De 2013 à 2021, elle a cumulé un chiffre d'affaires de 702 milliards FCFA (dont environ 60% ont été réinjectés dans l’économie ivoirienne, ndlr). L’effectif de son personnel a doublé en passant de 281 au démarrage à 567 employés en 2021. Son trafic a également connu une forte progression en passant de 263.103 en 2013 à 568 993 en 2021 avec un pic de plus de 800.000 passagers en 2017. Au total, en 9 ans, 10 avions (70% neufs, ndlr), 23 destinations et plus de 5,2 millions de voyageurs transportés.

La compagnie aérienne créée en 2012 sur l’initiative du président Alassane Ouattara, s’est développée selon sa vision, sur une planification en trois phases. Après celle de la création juridique et opérationnelle en seulement 7 mois, la seconde phase a consisté à construire une compagnie de premier ordre et de référence de l’Afrique de l’Ouest et du Centre en bâtissant un « hub » à Abidjan pour les voyages entre ses deux parties du continent africain. Cette étape s’est opérée de 2013 à 2021.

Pour la 3ᵉ phase qui doit se construire à partir de 2023, KOACI apprend que le plan d’affaires proposé par la Direction Générale et validé à l’unanimité par le Conseil d’Administration de la compagnie, prévoyait, entre autre, le lancement des vols intercontinentaux à l’horizon 2024 (nous y reviendrons, ndlr).

La compagnie certifiée IOSA depuis juillet 2017, dont les premiers vols commerciaux ont été lancés le 14 janvier 2013 et qui a surmonté nombre de contraintes structurelles (étroitesse du marché, vive concurrence, coûts de production très élevés dans la région, difficultés d’accès aux financements, ndlr) a désormais un capital de 130 milliards de FCFA réparti entre l’Etat de Côte d’Ivoire (58%, ndlr) et des actionnaires privés (Optimus Holding 23%, Air France 11% et BOAD, 8%, ndlr).

Engagée dans un important projet de renouvellement de sa flotte avec le constructeur Airbus aviation, elle est passée de trois à dix avions (quatre bombardiers Q400, trois Airbus A319 et trois Airbus A320, ndlr).

La flotte d’Air Côte d'Ivoire compte ainsi 70% d’avions neufs.

Par ailleurs, à mettre dans le bilan des neufs premières années opérationnelles d’Air Côte d’Ivoire, la formation de 32 pilotes et de 20 techniciens avions.

La compagnie, qui détient 72% de part du trafic au départ de l’aéroport d’Abidjan vers les pays de son réseau, avec un taux d’occupation des sièges de 63% tenant compte de la taille des avions versus la taille du marché. Elle compte également 25 cadres supérieurs diplômés de l’ENAC (Ecole Nationale de l'Aviation Civile, France, ndlr) en Gestion des compagnies aériennes.

Sur son réseau global qui couvre dix-huit destinations régionales et cinq domestiques, Air Côte d’Ivoire détient 52% de parts de marché des voyages intra-Afrique de l’Ouest et du Centre qu’elle couvre à 95%.

Enfin, fort d’un bilan encourageant à l’aube de ses 10 ans, reste pour Air Côte d’Ivoire à trouver les solutions aux problèmes inhérents aux compagnies aériennes du continent et particulièrement de la zone d’Afrique de l’Ouest et du Centre pour être une entreprise rentable à l’image d’Ethiopian Airlines par exemple. Nous apprenons qu’Air Côte d’Ivoire souffre, entre autres, des coûts extrêmement élevés de production dans cette zone, du niveau des redevances imposées par les délégations de service public dans les aéroports d’Afrique de l’Ouest et du Centre, des monopoles des fournisseurs présents sur les plateformes aéroportuaires, au-delà des crises (Covid19, crise au Mali et en Ukraine, ndlr) qui font flamber les cours du pétrole et du dollar. Nous y reviendrons également.

Amy Touré