Véhicule accidenté (Ph)

La vidéo montrant un camion de marchandises accidenté puis pillé sur l'axe Douala - Yaoundé, a suscité l'émotion dans le pays.

 Pourtant, si les images sont moralement choquantes, elles ne sont pas surprenantes.

Ce type de scène, étant monnaie courante au Cameroun, pays dévasté par la pauvreté.

L’accident s’est produit lundi 11 avril peu après 15 heures locales (14 h TU), sur l'axe Douala - Yaoundé RN4.

 Route réputée très meurtrière et l'une des plus importantes du pays. 

 D’après les sources sécuritaires concordantes, le camion, qui transportait de grandes quantités d'eau minérale, a percuté de plein fouet un véhicule de tourisme.

Le choc a coûté la vie à 4 personnes, toutes issues d'une même famille.

Tous les occupants du véhicule personnel sont donc décédés dans le choc.

En cause, l'excès de vitesse, le non-respect des règles de la route, soutient la Sécurité Routière.

Sur les images en circulation, l'on ne voit pas les corps des victimes. 

L'on ne sait ainsi pas si les personnes décédées ont été extraites.

 Mais on peut voir le camion renversé qui est complètement envahi par une foule compacte de badauds.

Ceux-ci sont agglutinés autour du camion accidenté non pas pour 

 secourir les victimes, mais pour dérober la marchandise que contient le camion.

Sur internet, les réactions sont virulentes.

"Une honte : pendant que les gens perdent leur vie, d'autres en profitent pour piller le camion d'eau minérale", s'insurge Thadée.

"Le pillage du camion accidenté alors qu'il y a des morts prouve que nous avons perdu notre humanité. Le Cameroun est au fond du gouffre", lance Élizabeth.

"Cette attitude montre ce qu'est devenue notre société. Le Camerounais a perdu sa dignité", renchérit Francesca.  

Une honteuse pratique courante

Les marchandises sont régulièrement pillées au Cameroun sur des camions accidentés.

C'est d'ailleurs devenu une habitude largement partagée au Cameroun.

Lorsqu'il y a un accident impliquant un camion de marchandises, les badauds saisissent l'occasion pour intervenir non pas pour sauver les accidentés, mais pour piller le camion.

Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun

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