Mabiatou Diabagaté, grosse à la main, le 22 mai à Abidjan



Une famille s'épand sur internet en interpellant le chef de l'Etat avec l'espoir de surpasser des obstacles qui, à l'en croire, l'empêche d'accéder au règlement d'une décision de justice dans le cadre d'un héritage dans une affaire pas comme les autres, au regard des noms publiquement cités.

En effet, si la démarche pour le règlement d'une "grosse" de 310 millions attendue depuis 2007 est d'usage de nos jours, elle est néanmoins particulière dans le sens où la condamnée n'est autre que l'ex-femme de l'actuel premier ministre, Hiba-Achi Chantal, notaire en charge de la succession de Feu Idrissa Diabagaté, un transporteur. Dossier dans lequel furent facturés 135 millions d'honoraires, élément principal de la plainte de la famille et, à la finale, de la condamnation du notaire en 2007.

De ce fait, réunie autour de son porte-parole, Mabiatou Diabagaté, fille du défunt, elle craint que cette particularité soit la principale raison du non-règlement de l'affaire. Pas d'autre choix alors pour la famille que de s'en remettre à l'exposition publique jusqu'à interpeller le chef de l'Etat à travers une vidéo tournée et diffusée dimanche 22 mai dernier.

"Papa Alassane Ouattara, aidez les héritiers à voir la sueur de leur père... les portes de la justice nous sont fermées", lance-t-elle après avoir fait cas de l'affaire liée à cette succession de 31 milliards de Fcfa à répartir entre 11 enfants.

Contactée par KOACI, la famille qui confirme les propos tenus dans l'élément vidéo consulté, précise avoir, sur conseil de son avocat, refusé en 2007 une négociation de main levée proposée par la notaire, désignée par le tribunal, pour la gestion de la succession.

Elle compte donc bien, depuis lors, entrer en possession des 310 millions dus.

Une source proche de la notaire explique, elle, que l'affaire fut portée en appel et qu'après la victoire de la notaire, elle se trouverait en attente de jugement à la Cour de cassation. Cette information nous sera confirmée par l'avocat de la famille, maitre Soungalo Coulibaly. L'avocat s'étonnera par ailleurs de la lenteur de traitement de ce dossier.

Enfin, fléau en Côte d'Ivoire, cette affaire pourrait avoir une résonance particulière auprès des nombreuses familles engluées dans la gestion des successions.

Amy Touré