Hermann Aka et sa compagne en France (Ph) 



Le 13 novembre 2015, Hermann Aka, vigile au Bataclan, a guidé des spectateurs terrorisés vers la sortie et alerté des passants du danger. Malgré ces actes héroïques, la France lui refuse la nationalité pour une histoire de conduite sans permis, rapportent des médias de l’hexagone.

Vendredi 13 novembre 2015. Trois terroristes pénètrent le Bataclan et font feu sur le public d’un concert de métal. La musique se coupe, les lumières se rallument : la fête est finie. L’attentat le plus meurtrier de France vient de débuter. Vigile en poste ce soir-là, Hermann Aka ne pense pas à se protéger. Il dirige les spectateurs vers la sortie et traverse la rue sous une pluie de balles, pour alerter les passants du danger. Retenu ensuite pour témoigner au siège de la police judiciaire, comme indiqué.

Mais monsieur Hermann, 46 ans, qui a quitté la Côte d’Ivoire quand il en avait cinq ne fait qu'enchaîner depuis les titres de séjour français.

D’après le Code civil français, « l’étranger qui a rendu des services exceptionnels à la France » peut obtenir la nationalité après un examen du Conseil d’État.

En 2003, Hermann Aka est arrêté pour détention de monnaie contrefaite, mais l’affaire est classée sans suite.

Selon la préfecture, M. Aka médiateur contre le décrochage scolaire au collège de Savigny-le-Temple, a été condamné à 600 euros d’amende pour conduite sans permis. 

Mais sans la nationalité, pas de titularisation au collège de Savigny-le-Temple pour le médiateur. Difficile, donc, de contracter un crédit pour devenir propriétaire.

Le titre de séjour d'Hermann expirera en 2024. Pour le renouveler, il devra fournir une quinzaine de documents à la préfecture. Prouver sa stabilité et son attachement à la République, rapporte-t-on.

Donatien Kautcha, Abidjan