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Côte d'Ivoire : Yamoussoukro : Aménagement des lacs aux caïmans, les insuffisances du CIAPOL mises à nue
 

Côte d'Ivoire : Yamoussoukro : Aménagement des lacs aux caïmans, les insuffisances du CIAPOL mises à nue

 
 
 
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© Koaci.com - lundi 23 janvier 2023 - 10:46

Les travaux (Ph KOACI) 


Débutés en nombre dernier, à la grande satisfaction des populations et des touristes, les travaux de réhabilitation des lacs aux caïmans de Yamoussoukro laissent à désirer à ce jour. L’elfe du Centre Ivoirien Anti-Pollution (CIAPOL) présente-t-il des carences ?


Notre rédaction a fait une immersion dans un mystère aquatique qui défie tous les mécanismes.  Il est 9h17, ce vendredi 20 janvier 2023. L’équipe de reportage de koaci.com arrive au niveau du lac n°1 devant le palais présidentiel dans cette cité. Ici, le constat est amer. L’environnement est invivable. Outre le retour en force des algues, la couleur verdâtre de l’eau, ces lacs dégagent de la puanteur insupportable.


Un mois après l’entretien et le traitement des végétaux sur ce lac réalisé par le CIAPOL, les choses n’ont guère évoluée. La repousse ne s’est pas faite attendre. Pis, à la surface de ces lacs, l’on découvre régulièrement des dépouilles de crocodiles et poissons dû aux agressions de ces végétaux qu'ils subissent. Le financement allemand n’a abouti à rien. Du moins si l’on s’en tient au constat actuel.


La réalisation effective de ce vaste programme d’aménagement de ces lacs annoncés, n’a pu encore offrir le nouvel éclat tant attendu. A Yamoussoukro, populations et touristes n’en croient plus.


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Interrogées pour avoir leurs avis sur le travail du CIAPOL et ses opérateurs, ces populations estiment qu’elles ont été trompées.


 

 « On était tous heureux à la fois soulagé de voir des machines un matin sur ces lacs pour leur entretien. J’ai même passé presque la demi-journée à regarder les machinistes travailler. J’ai cru que c’était la dernière fois que j’allais encore voir ces végétaux sur ces lacs. Malheureusement, juste après le passage de ces machines, les plantes ont repoussé avec cette fois une célérité et des odeurs fortes » a indiqué, Marcel Apena, la quarantaine révolue. 


Pour certains, c’est une arnaque de trop. « Avec tout ce qui a été dit et promis, aujourd’hui ce que nous constatons tous. Nous avons été abusés. Il faut que le gouvernement demande des comptes à la société qui a été commis pour la réalisation de ces entretiens. Franchement ce n’est pas digne pour une capitale » ajoute M. Koffi Anderson.


Et dame Kassy Annick de renchérir. « En toute chose, il faut d’esseulement essayer de justifier des budgets. Il faut mesurer les retombées du travail pour lequel l’argent a été décaissé. Si tel n’est pas le cas, comment comprendre que des opérateurs commis par une structure de l’Etat, peuvent venir nous servir cette comédie ? Ils envoient leur machine, coupe les algues à la surface en quelques jours et s’en vont. Ces algues ne sont pas seulement fleurs jetées sur les lacs, ce sont des plantes qui poussent. C’est dire que ces plantes sortent de terre. Ce qui revient à dire que c’est à la racine que les machines doivent s’attaquer. Mais ce n’est pas ce qui est fait et le résultat les rattrape », a-t-elle dit. 


Jeanne Kouassi de s’interroger : « Mais pourquoi ne pas se référer à ceux qui avaient l’aménagement de ces lacs auparavant ? Avant, ces lacs ne connaissaient pas ces nénuphars en grand nombre. Certes, ça poussait mais pas trop comme ces dernières années. Il faut trouver la solution à la base ».


Après ce lac, nous nous sommes encore rendus aux abords du lac faisant face à la morgue du Centre Hospitalier Régional. En ce lieu, des agents de la 5e compagnie des sapeurs-pompiers militaires sont mobilisés et prêts pour des éventuels cas de secours. Sur ce lac, les tares de la société en charge de l’aménagement sont perceptibles. 


Aux dires du responsable des travaux que nous avons interrogé sur place, si un accompagnement efficace n’est pas fait, les efforts seront vains.


« C’est vraiment curieux. La repousse est immédiate. Voyez-vous, cela fait seulement trois jours que nous avons nettoyé cette partie. Mais les végétaux refont surface. Il faut vraiment un travail de suivi après notre passage. On nous a fait savoir qu’après notre passage, le CIAPOL devrait se charger du suivi pour anéantir ces plantes à la racine. C’est ce qui reste à faire », nous a confié notre interlocuteur qui a requis l’anonymat. 

Joint par téléphone ce même vendredi 20 janvier 2023, le Directeur Général de la société commise par le CIAPOL, s’est voulu très claire rejetant toute responsabilité quant à la repousse inhérente de ces végétaux aquatiques.


 

 « Lorsque tu nettoies ton espace et qu’après, il n’y a pas de suivi, c’est clair que ça va repousser. Logiquement le maître d’ouvrage, c’est le ministère de l’environnement. Et la structure compétente c’est l’UCPC, qui doit écrire au gouvernement pour qu’on les assiste. Si nous réhabilitons que ça reste à l’abandon, c’est évident que ça va repousser. Vous voyez que là, nous sommes obligés de repasser encore, parce que seulement en quelques jours, les végétaux repoussent. Et des frais additionnels s’ajoutent. Tous les éléments n’ont pas été réunis avant de démarrer ces travaux. La question du suivi n’a pas été réglée. Il fallait procéder à une étude profonde pour interagir après notre passage. Il fallait budgétiser le suivi entretien après la réhabilitation afin de voir dans quelle mesure, l’entretien peut être pérenne » a souligné M. Tuo.


Selon le Directeur Général du Centre Ivoirien Anti-Pollution (CIAPOL), le Colonel Dibi Niagne Martin que notre équipe de reportage a également joint et dont nous disposons de l’audio de la communication, la persistance de ces végétaux sur les lacs de Yamoussoukro, est le fait de la mauvaise gestion des eaux usées.


 « Nous n’avons pas traité ces végétaux. Par rapport à la repousse, il faut reconnaitre qu’il y a eu beaucoup de déchets qui se sont jeté dans le lac. Et comme vous le savez, tous ces déchets sont le plan d’assainissement de Yamoussoukro, toutes les eaux usées se déposent dans les lacs, enrichissent et favorisent l’éclosion de tous ces végétaux. Les lacs sont à un niveau tel que ces végétaux ne vont que pousser. Actuellement, nous sommes en train de voir comment trouver une targue pour aller enlever les vases à la base. Il nous faut un système de gestion intégrée comme solution durable à ces lacs. Il faut limiter les eaux usées qui vont dans ces lacs. Tant que ces eaux usées vont continuer de se déverser dans les lacs, la solution durable à ces végétaux ne sera jamais trouvée » a-t-il prévenu.


C’est désormais chose presqu’impossible. La solution durable contre les végétaux aquatiques sur les lacs aux crocodiles de Yamoussoukro est loin d’être trouvée. Du moins avec le Centre Ivoirien Anti-Pollution et ses opérateurs commis à cette tâche. A Yamoussoukro, populations et visiteurs devraient apprendre à vivre désormais avec ces végétaux et ses odeurs puantes. 


Donatien Kautcha, Abidjan 


 
 
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