La Conasu vendredi à Abidjan

Alors qu'ils s'installent massivement en Afrique subsaharienne (Maroc, Tunisie, Liban, etc...), le racisme anti-noir est une réalité tenace au Maghreb et plus généralement dans les pays arabes.

Des mesures « urgentes » contre les flux migratoires d'Africains subsahariens ont été prises en Tunisie par le Président Kaïs Saïed depuis le 21 février 2023, parce qu'il estime que la présence de ces ''hordes de migrants'' est sources de violences et de crimes'' et d'actes inacceptables dans son pays. Le Président tunisien a insisté sur la nécessité de mettre rapidement fin à cette forme d'immigration dans son pays.

Les propos de Kaïs Saïed ne sont pas bien accueillis par la Coalition nationale pour le sursaut (CONASU) qui les trouve choquant et font craindre des actes racistes et des représailles contre les communautés africaines subsahariennes qui vivent dans ce pays, dont 3511 ivoiriens depuis le 30 juin 2021 selon les statistiques du Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR).

Une étude de l'Institut national des statistiques (INS), affirme que la communauté ivoirienne en Tunisie est principalement masculine et jeune dans son écrasante majorité et est âgée de 25 à 39 ans, constituant un vivier important pour une main d'œuvre pour la Côte d'Ivoire.

Dans une déclaration, la CONASU s'inquiète de la pertinence «des mesures urgentes » du président tunisien Kaïs Saïed contre les flux migratoires d'africains subsahariens et s'interroge si elles ne seront pas fatales pour les migrants et migrantes subsahariens dont ceux de nationalité ivoirienne.

« Compte tenu de la situation que vit en ce moment même les migrants subsahariens et nos compatriotes en Tunisie, la CONASU appelle toutes les communautés africaines et tous nos compatriotes en Tunisie au calme. La CONASU condamne avec la dernière énergie ce genre de décisions et d'actes contre-nature de la part des autorités tunisiennes », lit-on dans cette déclaration signée du président du présidium, Zanga Coulibaly.

La CONASU laisse la place au président de la République, SEM Alassane Ouattara, au gouvernement et à la diplomatie de prendre le dossier en main pour sa bonne gestion et appelle les populations ivoiriennes à rester calme en leur demandant encore de faire confiance au chef de l'Etat.

« L'on se souvient encore de la maitrise et du tact avec lesquels il a obtenu la libération le 7 janvier 2023 les 49 soldats ivoiriens détenus injustement au Mali. La CONASU place tout espoir aux autorités ivoiriennes pour le retour de ces nombreux africains, notamment les 3511 Ivoiriens installés en Tunisie », précise enfin la déclaration signée de Zanga Coulibaly.

Alors que la présence arabe est de plus en plus forte en Côte d'Ivoire et dans la sous-région, dans les Pays arabes, pays "peu ouverts", les noirs sont généralement considérés comme des êtres de second rang, voire des esclaves.

Wassimagnon