Koua Asseman Médard lundi à Abidjan



Le ministère de la Santé, de l'Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle, à travers le programme national de santé mentale, organise la 1ʳᵉ édition de la campagne nationale de sensibilisation à l'autisme dénommé "Avril bleu".

Cette campagne dont le lancement officiel a eu lieu, ce lundi 3 avril 2023 à Abidjan, se déroule autour du thème "Autisme, améliorons des vies par le dépistage précoce".

Une occasion choisie par le Professeur Koua Asseman Médard, Directeur Coordonnateur du Programme National de Santé Mentale, pour lever un coin de voile sur cette maladie.

Il a d'emblée indiqué que la question de l'autisme est une affaire de tous. « La question de l'autisme n'est pas une affaire d'experts. C'est une affaire qui touche tout le monde, c'est une affaire de vie individuelle et c'est ensemble et tous mobilisés, acteurs communautaires, acteurs de la société civile, professionnels de santé, autorités sanitaires, que nous pouvons régler, en synergie, les barrières institutionnelles, lever les barrières culturelles pour améliorer des personnes vivant avec l'autisme », a indiqué Professeur Koua Asseman Médard.

Concernant le déroulement de la campagne, il a déclaré que le choix du thème "Autisme, améliorons des vies par le dépistage précoce" n'est pas fortuit.

« Pourquoi parler de dépistage précoce ? Parce que la question de l'autisme est une question précoce, c'est le début de la vie, c'est avant 3 ans que tout se joue, que tout se met en place et malheureusement pendant les premiers mois et les premières années de vie, avant l'âge de 3 ans, ce trouble s'installe et perturbe les capacités de communication, de socialisation, relationnelles des enfants et compromet malheureusement leur devenir social, professionnel et est souvent l'occasion de drames familiaux, de charges économiques pesantes pour les familles et la société », a expliqué le Professeur Koua faisant comprendre, qu'en matière de santé publique lorsqu'on n'arrive pas à identifier des problèmes de santé et leur cause, la priorité est mise sur l'intervention précoce et la détection précoce.

Les différentes articulations de cette campagne visent de façon générale la population pour lever les barrières, pour expliquer terre à terre la problématique de l'autisme, mais pour cette année.

Il s'agira de sensibiliser tous les professionnels de santé qui sont au 1er contact avec les enfants de 0 à 5 ans, tous les professionnels de la petite enfance qui sont au contact des enfants, sur les signes qui peuvent sauver des vies. Les petits signes, pris en compte tôt, donnent aux enfants des chances de mieux se développer et de se construire en tant qu'adolescents, adultes, jeunes, adultes d'âge.

Le Professeur a également mis en lumière les différents temps forts de cette campagne qui se déroulera jusqu'au 30 avril prochain. Il a aussi annoncé qu'une conférence publique est prévue le 21 avril à l'Institut national de santé publique dans le but de "réunir les professionnels de santé de première ligne associés et accompagnés par les directeurs régionaux et départementaux pour que la question de l'autisme soit traitée à la racine, dans les soins primaires et au niveau communautaire".

Cette campagne, a-t-il dit, s'achèvera par un atelier de 3 jours qui sera consacré "à élaborer un consensus, un protocole en matière de repérage, de dépistage, d'intervention précoce et d'orientation".

À noter aussi que cette cérémonie de lancement a enregistré la participation de plusieurs responsables d'ONG œuvrant pour le bien-être des personnes vivant avec l'autisme, des parents d'enfants autistes ainsi que des responsables d'écoles spécialisées.

Wassimagnon