Des habitants de Kottiakoffikro devant la gendarmerie nationale de Bouaké (ph KOACI) 

Des habitants de Kottiakoffikro, un quartier village de la commune de Bouaké, ont, dès 08 heures, se sont retrouvés devant les locaux de la gendarmerie nationale de Bouaké ce vendredi 16 juin 2023, comme constaté par KOACI sur place. La raison de ce rassemblement devant la guérite des hommes de la maréchaussée, fait suite à la convocation de Nanan Kouamé Kouakou, chef de village de Kottiakoffikro par la brigade de recherches de la gendarmerie.

Selon ces habitants, cette convocation de leur chef, fait suite à l'arrêt des travaux d'un chantier à Kottiakoffikro qu'il a ordonné. Chantier dont serait propriétaire le maire de Bouaké Djibo Nicolas, accusé par ces derniers « d'abuser de son pouvoir » pour une action d'expropriation de leur terre.

« Nous sommes là aujourd'hui pour protester vigoureusement contre cet abus de pouvoir du maire Djibo Nicolas. C'est une tentative d'expropriation. Le maire Djibo veut nous exproprier notre terre. Il y tient. Le préfet est au courant de cette situation. Le chef canton est au courant. L'ancien procureur est courant. Le procureur nous a convoqué et on s'est expliqué (...) le maire Djibo dit qu'il ne veut rien savoir.

Ce que nous disons, le maire a la grosse et bien d'autres choses, mais la terre de Kottiakoffikro c'est pour les villageois de Kottiakoffikro. C'est notre patrimoine et il n'aura jamais ça. Jamais.» a fait savoir Nanan Kla Koffi, l'un des notables de Kottiakoffikro au cours d'une déclaration de presse devant les abords de la gendarmerie nationale.

Il faut rappeler que le village de Kottiakoffikro a été créé par Kottia koffi. En son temps, précise-t-on, le maire Djibo Sounkalo y est allé plaider pour l'obtention d'une portion de terre pour les activités d'un Libanais. Les villageois qui n'auraient pas vendu de terre à ce dernier, lui ont permis d'exploiter une certaine partie en contrepartie de quelques infrastructures que le Libanais se serait engagé à réaliser dans le village. Après plusieurs années d'exploitation sans même tenir sa promesse, le Libanais disparaît. La terre est ainsi récupérée par les villageois.

« Et voici que Monsieur Djibo Nicolas apparaît pour nous faire entendre que cette terre-là lui appartient (...) On lui a dit que nous, on ne reconnaît pas son titre foncier. Car, pour avoir un titre foncier, d'abord, il faut faire une enquête de commodo et incomodo. Ça n'a pas été fait. En plus, sur quelle base et avec quel papier il a pu faire ce titre foncier là ? » s'offusque Nanan Kla Koffi qui ajoute que sans être prévenu, « les juges ont rapidement jugé et octroyé la terre à Djibo (...) Nous avons envoyé l'affaire à la cour de cassation... »

En attendant une probable réaction du maire Djibo Nicolas suite à cette déclaration, ces populations de Kottiakoffikro, entendent faire mains et pieds pour rentrer en possession de leur terre.

T.K.Emile, Bouaké

tkemile@koaci.com