Signature de la Convention entre la FPH-CI et ENI vendredi à Abidjan (DR)

Une très bonne nouvelle pour les producteurs d’Hévéas en Côte d’Ivoire. Désormais, les graines qui pourrissaient dans les plantations vont être valorisées pour en faire du bio-carburant.

C’est l’un des points clés de la Convention signée le vendredi 28 Juillet 2023, à Abidjan, entre la Fédération des O.P.A de Producteurs de la Filière Hévéa de Côte d’Ivoire (FPH-CI) et le groupe pétrolier Italien ENI une société globale d'énergie.

L’objectif de ce projet, pour ENI Côte d’Ivoire est d’atteindre d’ici 2050, zéro carbone. Pour la Fédération, ce projet vient en soulagement du revenu des producteurs qui connait ces quelques années une baisse.

Plusieurs séances de travail ont eu lieu entre les deux structures depuis 2022 notamment sur les questions de : La commercialisation de la graine ; Le mécanisme de fixation du prix ; L’exigence de la certification, L’élaboration d’un contrat de fourniture ; La mise ne place d’un accord-cadre.

Ci-dessous Réactions des différentes parties après la signature de la convention

 M. Koblavi Dibi Michel (PCA de la FPH-CI)

« Dans le monde hévéicoles chez les producteurs d’Hévéas le seul revenu qu’on a aujourd’hui c’est le latex qu’on produit. Le Latex c’est du caoutchouc liquide qui sort des arbres et qui est figé et nous vendons les fonds des taxes aux usiniers de côte d’Ivoire qui font une première transformation et qui est exportée vers l’extérieur pour la fabrication des pneus. En dehors du latex, les producteurs n’ont autre revenu. Il se trouve que l’arbre d’hévéa produit des graines qui servent à faire des pépinières. Mais constatons que c’est 10 à 15% de ces graines qui tombent qui sont utilisées pour faire des pépinières. Le reste de ces graines pourrissent, germent et repoussent dans la plantation et nous sommes obligés de recouper (...) Nous avons l’opportunité aujourd’hui grâce la convention qui nous venons de signer avec  ENI de valoriser ces graines. Nous allons les vendre à ENI qui va en faire du bio-carburant. Cela rentre dans la droite ligne de la durabilité. Ce bio-carburant sera incorporé dans du gazole pour améliorer la qualité du gasoil (...) C’est une convention gagnante-gagnante tant pour les producteurs que pour ENI. Ces graines aussi peuvent servir à la fabrication du savon, des aliments pour bétails (...) Dans la convention que nous avons signée nous pouvons fournir à ENI entre 40 et 150 000 tonnes par an. Selon les perspectives, nous sommes à 560.000 hectares d’hévéas plantés. Ce qui donne un minimum d’un kilogramme de graine par hectare, ce qui donne 560.000 graines qu’on peut produire. C’est le tiers de ces tonnes qui seront vendus à ENI. »

M. Nicola Mavila Directeur Général de ENI Côte d’Ivoire 

« Pour nous, c’est un accord très important parce qu’il est lié avec la stratégie de carbonisation pour la production du bio-carburant. Nous allons travailler ensemble avec la fédération pour les années à venir. Nous sommes ici en Côte d’Ivoire pour un projet du pétrole, mais dans notre stratégie de carbonisation, un tel projet est très important (...) Nous avons fait les études, les graines d’hévéas ici sont de bonnes qualités, mais nous allons appliquer une technologie que nous avons développée pour valoriser les résidus qui n’ont pas de valeur et qui vont dans la direction de carbonisation. »

Donatien Kautcha, Abidjan