Au Gabon, quelques minutes après la diffusion des résultats officiels indiquant la victoire d'Ali Bongo pour un troisième mandat avec 64,27 % des suffrages exprimés, un groupe de militaires a annoncé ce mercredi matin à la télévision « l'annulation du scrutin et la dissolution des institutions gabonaises ».

Les résultats des élections présidentielles ont été rendus tôt ce matin aux environs de cinq heures locales, soit 4 (4hTU).

Selon ces résultats officiels rendus publics par le Conseil Gabonais des Élections, Ali Bongo est gagnant avec 64,27 %. Ondo Ossa son principal concurrent qui hier demandait à Ali Bongo de reconnaitre sa défaite, est second avec 30,77 %. Le taux de participation est de 56 %. 

Ces résultats n'ont visiblement pas plu aux militaires.

Ces derniers, avec à leur tête le Général Brice Oligui Nguema patron de la garde républicaine, qu'ils brandissent comme le nouveau Président, ont annoncé à la télévision nationale mettre fin au régime en place.

Le Général Brice Oligui porté en président ce mardi matin par la garde républicaine à Libreville

Cliquez pour agrandir l'image  

 

Dans leur déclaration, les militaires ont indiqué que le coup de force est motivé par la "grave crise institutionnelle, politique, économique et sociale" que traverse le Gabon.

Aussi ont-ils admis que l'organisation des échéances électorales dites élections générales du 26 août 2023 "n'a pas rempli les conditions d'un scrutin transparent, crédible et inclusif tant espéré par les Gabonaises et les Gabonais. À cela s'ajoute une gouvernance irréprochable, imprévisible qui se traduit par une dégradation continue de la cohésion sociale risquant de conduire le pays au chaos".

 "Ce jour 30 août 2023, nous forces de défense et de sécurité réunies au sein du Comité pour la Transition et de la Restauration des Institutions (CTRI), au nom du peuple gabonais et garants de la protection des institutions, avons décidé de défendre la paix en mettant fin au régime en place. À cet effet, les élections générales du 26 août 2023 ainsi que les résultats tronqués sont annulés. Les frontières sont fermées jusqu'à nouvel ordre. Toutes les institutions de la République sont dissoutes. Notamment le Gouvernement, le Sénat, l'Assemblée nationale, la Cour Constitutionnelle, le Conseil économique, social et environnemental, le Conseil Gabonais des Élections", ont-ils précisé.

Les militaires ont appelé la population, les communautés des pays frères installées au Gabon ainsi que les Gabonais de la diaspora au calme et à la sérénité. 

Ils ont enfin réaffirmé leur attachement au respect des engagements du Gabon vis-à-vis de la communauté nationale et internationale.

Le coup d'État met fin à 14 ans du régime d'Ali Bongo qui a été élu en 2009 après la mort de son père Omar Bongo après plus de 40 ans de pouvoir. Le régime Bongo qui avait usé de la force pour se maintenir en 2016, avait, avant sa chute, suspendu internet et les médias d'Etat français.

Koaci