Un porc au feu à Gagnoa (Ph KOACI)

Plus deux années déjà, la commune de Gagnoa est envahie par les braiseurs de la viande de porc, communément appelée « porc au four ».

Du quartier Garahio en passant par Barouhio, Babré, Afridoukou jusqu'au quartier soleil, les espaces de porc au four foisonnent à souhait. Du plus petit de la société au plus grand, tous se ruent chaque après-midi dans ces espaces, pour manger cette viande qui autrefois représentait un tabou dans nos us et coutumes.

Aujourd'hui à Gagnoa, ne pas manger du « porc au four » semble extraordinaire, à tel point qu’aucun espace de restauration ne se prive d'employer un spécialiste de cette viande.

Plusieurs jeunes se font beaucoup d'argent à partir de cette activité à Gagnoa. À l'image de T. B qui a démarré son affaire en 2020 avec seulement un porc par jour et qui, à ce jour, braise près de six bêtes.

Après toutes les dépenses journalières, il rentre chez lui avec plus de cent mille francs CFA en poche. Nous vous laissons vous-même vous faire une idée. Quant à B. C, il avoue qu'avec cette activité, il réussit à se construire.

« Je travaillais dans une boîte à Abidjan et chaque soir, je me donnais le plaisir après le boulot de passer manger ma viande de porc au four. Après une année, j'ai remarqué que le braiseur roulait maintenant en voiture et il a même réussi à agrandir son espace. Et cela m'a emmené à mieux comprendre ce business. C'est donc après conseil que j'ai décidé de financer mes frères à Gagnoa afin de leur offrir une autonomie financière. L'activité a bien démarré, l'argent rentrait effectivement, mais mes frères ont préféré dilapider l'argent que de penser à leur avenir. C'est ainsi que j'ai tout laissé à Abidjan pour m'y investir sérieusement.

Aujourd'hui, je m'en sors très bien. Je gagne quatre fois mieux que ce que je gagnais dans la capitale économique. Je suis en train de bâtir ma maison. J'ai aujourd'hui ma propre porcherie qui m'approvisionne », a-t-il fait savoir.

Le "porc au four" est aujourd’hui très prisé à Gagnoa par rapport au poulet braisé, à tel point de créer une pénurie qui oblige les acteurs de cette activité à parcourir les villages les plus éloignés du département, pour se procurer les bêtes les plus en chair.

Donatien Kautcha, Abidjan