Migrants à Lampedusa

Nombreux seraient les Ivoiriens qui ont été interceptés en Italie sur l’île de Lampedusa dans les rangs des immigrants. Les chiffres de 12 mille voire 14 mille avancées par la communauté internationale sont contestés par le Gouvernement ivoirien. Son porte-parole, Amadou Coulibaly, ministre de la Communication et de l'économie numérique, l'a signifié clairement à la presse au cours de la conférence de presse d’après conseil des ministres.

Amadou Coulibaly a affirmé que son pays est pays de transit d'immigrants et beaucoup de personnes y passent, font de petits métiers pour financer leur voyage. Selon lui, lorsque ces personnes sont prises, avec les « difficultés que nos pays voisins connaissent, il est peut-être plus intéressant d'être rapatrié en Côte d'Ivoire que d'être rapatrié dans son pays d'origine qui est en crise ».

Il a également annoncé, au cours de cette rencontre, que face à la situation de l'immigration, le Gouvernement ivoirien a saisi le Gouvernement tunisien pour établir des visas entre les deux pays.

« On annonce des chiffres qui de notre point de vue ne reflètent pas la réalité. Ce débat est vieux, il est récurrent. Ce qu'il faut savoir, notre pays déjà est un pays. Nous avons le 1/4 de notre population qui est d'origine étrangère. C'est un fait. Mieux, depuis un certain temps, notre pays est également devenu un pays de transit. Beaucoup de personnes passent et font de petits métiers pour financer leur voyage.

Donc, nous sommes un pays de transit. Cela ne fait pas d'eux des Ivoiriens. Il y a pratiquement deux ans, sur 1500 présumés ivoiriens qu'on nous annonçait après contrôle, nous nous sommes rendus compte qu'il n'y avait que 36. Le pays s'est organisé. Nous avons enrichi nos consulats avec des services de police. Des officiers de police spécialistes en identification en Italie, en France, en Espagne. Ceux-là permettent de savoir qui sont ceux qui sont véritablement ivoiriens. Les chiffres qui sont annoncés, le sont uniquement sur la base de déclaration. Nous sommes désolés une nationalité ne se déclare pas simplement, il faut des documents qui l'attestent. Personne ne peut nous donner la preuve des chiffres annoncés. Vous pouvez comprendre que nous soyons très dubitatifs quant aux chiffres annoncés.

Il y a un autre phénomène qui est également une réalité. C'est que, lorsque ces personnes sont prises, avec les difficultés que nos pays voisins connaissent, il est peut-être plus intéressant d'être rapatrié en Côte d'Ivoire que d'être rapatrié dans son pays d'origine qui est en crise.

Vous pouvez donc comprendre que sur cette base, beaucoup puissent se déclarer ivoiriens. Mais le pays s'est organisé, le pays s'est donné les moyens de vérifier déjà en amont avec

l'enrichissement de nos consulats par des experts de la police nationale, de vérifier tous ceux qui déclarent être ivoiriens.

Nous ne nions pas qu'il y a de l'immigration, puisque je dis que nous sommes une zone de transit. Nous ne nions pas qu'il y a également des réseaux de passeurs. Mais le Gouvernement est en train de lutter contre ces réseaux de passeurs. Nous nous sommes donnés les moyens pour pouvoir démanteler les réseaux de passeurs. Alors, je peux comprendre qu'une certaine opinion qui a tendance à vouloir critiquer toutes les actions du gouvernement et serait heureuse de l'avoir échoué puisse en faire ses choux gras. Et vouloir grossir des faits qui ne sont pas conformes à la vérité. En disant qu'on dit qu'il y a le développement et des Ivoiriens fuient. Ce n'est pas vrai. Les chiffres dont nous disposons ne corroborent pas cela. Ce sont des gens qui déclarent être ivoiriens. Ce sont des gens qui prétendent être ivoiriens et qui n'ont pas encore apporté la preuve de leur nationalité.

La Tunisie est également un pays de transit puisque beaucoup de migrants passent par la Tunisie et vu qu'on prétend que de nombreux Ivoiriens sont parmi les candidats à l'immigration en instaurant donc le visa, nous réglons donc, d'une certaine façon, ce problème. Les procédures diplomatiques sont en cours, le ministère d'Etat, ministère des Affaires étrangères a écrit comme cela se fait d'habitude au Gouvernement tunisien donc nous attendons la réponse. C'est vrai que cela remet en cause, d'une façon, les vieilles relations que nous avions avec la Tunisie qui avaient milité à la suppression de ces visas, le monde évolue et on prend des décisions pour régler, parfois, certaines situations. Et je reste convaincu que c'est une situation conjoncturelle et très bientôt, une fois que toutes ces questions d'immigration clandestine auront été réglées en amont, nous retrouvons nos relations anciennes avec la Tunisie. Je n’ai pas appris qu'il y a une question de rétablissement de visa avec un autre pays à part la Tunisie », s'est justifié, le porte-parole du gouvernement ivoirien.

Wassimagnon