Le 22 mai 2013, le Président de la République Alassane Ouattara, prenait un décret interdisant la production, l’importation, la commercialisation, la détention et l’utilisation des sachets plastiques en Côte d’Ivoire. 

Onze mois après, le constat est que les sachets plastiques continuent d'être produits, importés et commercialisés partout en Côte d'Ivoire sans que leurs auteurs ne soient inquiétés. 

Face à cette situation d'indiscipline et de défiance à l'État, le gouvernement a décidé cette fois de jouer la carte de la fermeté, afin que le décret 2013-327 du 22 mai 2013, interdisant la production, l’importation, la commercialisation, la détention et l’utilisation des sachets plastiques en Côte d’Ivoire soit respecté à la lettre. 

Fraîchement nommé à la tête du Ministère de l'Environnement, du Développement Durable et de la Transition Écologique, Jacques Assahoré Konan a fait sien ce combat. Il est accompagné dans son action par son collègue du Commerce et de l'Industrie, Souleymane Diarrassouba.

Mercredi 6 mars 2024, le ministre Jacques Assahoré Konan a tenu une réunion à son cabinet, en présence aussi bien des industriels qui utilisent le plastique, que ceux qui ne l’utilisent pas. Souleymane Diarrasouba lui a emboîté le pas, en initiant de son côté, une série de réunions autour de la même préoccupation. Les deux membres du gouvernement ont fait savoir aux industriels que c’est le début d’une série de concertation pour aboutir à l’application effective du décret présidentiel. 

Au cours de la rencontre qu'il a eue avec les sociétés, notamment IMPOR CI, PRESTIGE CIM, CIM IVOIRE, SCCI, CIMART AFRIKA, SCA, DIAMOND CIMENT, LAFARGE HOLCIM, CIMAF, SOCIM San-Pédro, l’Association des Producteurs de Ciments de Côte d'Ivoire (APCCI) et la Chambre de Commerce et d'Industrie Libanaise de Côte d'Ivoire (CCILCI), le ministre Jacques Assahoré Konan a dressé avec elles le bilan de l'application du décret pris en 2013 par le président de la République sur l'interdiction de l'utilisation des plastiques en Côte d'Ivoire.

Il ressort de ce bilan que la décision du chef de l'État depuis onze ans est foulée aux pieds par ces acteurs du monde industriels. De plus, aucun dispositif de collecte et de recyclage des emballages n'a été mis en place. 

Le Ministre Assahoré Konan Jacques a fait remarquer que le secteur de la cimenterie s’est détourné de la tradition du papier kraft par l’utilisation pour certains, des emballages plastiques, sous réserve de mettre en place un système de collecte et d’élimination de ces emballages après l’utilisation des ciments par les populations. 

« Au regard du nombre de sacs en polypropylène (sacs plastiques) que l’on retrouve dans la nature, il semble qu’aucun dispositif de collecte et de recyclage de ces emballages n’a été mis en place par bon nombre d’entre-vous », a-t-il déploré.

Les sociétés de ciment, bien que n’étant pas des producteurs de plastiques, sont concernées dans la mesure où les sacs plastiques interviennent dans le conditionnement de leurs produits. Non recyclés, ces polypropylènes se retrouvent dans la nature causant des dégâts sur l’environnement, la santé humaine et animale.

Le Ministre a invité les cimentiers à prendre conscience des enjeux de la problématique, afin de trouver des solutions avec l’implication de tous, tout en les rassurant que tous les acteurs intervenants dans la chaîne seront visés par cette démarche.

Les cimentiers ont salué l’initiative du ministre et proposé la mise en place d’un comité de réflexion comprenant les différents acteurs pour une lutte efficace contre ces polypropylènes. Une idée qui a été approuvée par le Ministre. Il a exprimé sa volonté de programmer un atelier, dans les jours à venir, pour réfléchir sur les solutions et la mise en œuvre des dispositions préconisées par les textes. Assahoré a également annoncé que d’autres rencontres auront lieu avec les faîtières de ces cimenteries. 

Il faut rappeler que des études réalisées en 2019 ont montré que l’humanité produit environ 430 millions de tonnes de plastique chaque année. Deux tiers de cette production correspondent à des produits de courte durée de vie, devenant rapidement des déchets qui se répandent dans la nature, dans l’océan et souvent dans la chaine alimentaire. 

Wassimagnon