Macron et Kagame

Trente ans après les fais, le Président Emmanuel Macron a reconnu que la France aurait pu éviter le génocide rwandais, signe d'un rapprochement avec Kigali.

Dans une déclaration publiée avant les commémorations du 30e anniversaire du génocide au Rwanda, le président français reconnaît que Paris, et plus largement la communauté internationale n'auraient pas eu « la volonté » d’arrêter les tueries qui ont fait près d’un million de morts en cent jours, en 1994.

Invité au 30e anniversaire du génocide des Tutsi par son homologue rwandais Paul Kagame, Emmanuel Macron a annoncé qu'il l ne s’y rendra pas mais sera représenté par son ministre des Affaires étrangères Stéphane Séjourné et le secrétaire d’État chargé de la Mer Hervé Berville, né au Rwanda.

Si le chef de l'Etat français compte s'exprimer par une vidéo à cette occasion, il a une fois de plus reconnu la responsabilité de Paris.

Selon la présidence française, le « chef de l’État rappellera notamment que, quand la phase d’extermination totale contre les Tutsi a commencé, la communauté internationale avait les moyens de savoir et d’agir, par sa connaissance des génocides que nous avaient révélé les survivants des Arméniens et de la Shoah, et que la France, qui aurait pu arrêter le génocide avec ses alliés occidentaux et africains, n’en a pas eu la volonté ».

 Lors d’un déplacement à Kigali en 2021, le président Emmanuel Macron avait admis la « responsabilité accablante » de Paris dans « l’engrenage qui a abouti au pire dans cette ancienne colonie belge.

A titre de rappel, les célébrations officielles débuteront le 7 avril, jour des premières tueries de ce génocide qui aura fait plus de 800.000 morts, majoritairement dans la minorité tutsie, mais aussi des Hutus modérés.

Comme chaque année, le président Paul Kagame, chef du Front patriotique rwandais (FPR) qui a renversé le régime génocidaire hutu en juillet 1994 et est l'homme fort du pays depuis, allumera une flamme du souvenir au Mémorial de Gisozi, à Kigali.