Visite des stands par le Prof. Soro Kountélé Gona (ph KOACI) 

Sous la houlette du ministère de la santé et de la couverture maladie universelle, la 17e Journée mondiale de lutte contre le paludisme, a été commémorée le mercredi 24 avril 2024, à Bouaké.

Au cours de cette commémoration organisée dans l'enceinte de la préfecture de région, Prof. Soro Kountélé Gona, le directeur de cabinet adjoint qui représentait le ministre de la santé, Pierre Demba, conformément au rapport mondial 2023 de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a indiqué que la lutte contre le paludisme est stagnante mais confrontée à plusieurs défis dont le changement climatique et la raréfaction des ressources financières.

Aussi, les données épidémiologiques révèlent une augmentation de l’incidence et les décès avec respectivement 249 millions de cas de paludisme et 608 000 cas de décès. En Afrique, dit-il, cette incidence du paludisme reste élevée à 233 000 000 et 580 000 cas de décès soit respectivement 93,5% et 95% dans le monde dont les enfants de moins de cinq ans demeurent les premières victimes avec 80% des cas de décès. En Côte d’Ivoire, Prof. Soro Kountélé Gona a souligné que la situation est aussi alarmante.

Etant donné qu’en 2023, l’incidence du paludisme dans la population générale était de 268 pour 1000 habitants avec 1451 cas de décès soit quatre décès par jour dont trois enfants de moins de cinq ans. C’est au regard de ces chiffres qui font froid dans le dos, que la 17e Journée mondiale de lutte contre le paludisme, a été commémorée autour du thème : « L’équité en matière de santé, du genre et des droits humains ».

Selon lui, conscient de l’urgence et de la gravité de la situation, le gouvernement ne cesse de mobiliser des ressources au niveau national qu’international pour l’élimination du paludisme. Ces efforts qui ont permis de préserver les acquis et de renforcer les interventions innovantes à haut impact se traduisent selon le directeur adjoint, par l’adoption de la chimio-prévention du paludisme chez le nourrisson et la chimio-prévention du paludisme saisonnier chez les enfants de moins de cinq ans dans 28 districts sanitaires éligibles.

Sans oublier aussi l’introduction du vaccin contre le paludisme chez les nourrissons dans le programme élargi de vaccination des enfants. Les enfants reçoivent également la 1ère dose de vaccin antipaludique au cours du 2e semestre de leur naissance. Ces innovations sont doublées de campagnes de distribution de moustiquaires imprégnées dans les ménages et l’usage de drones pour renforcer la lutte anti-larvaire qui consiste à pulvériser l’environnement depuis les airs pour éradiquer les nids des moustiques.

Toutefois, l’émissaire du ministère de la santé souligne que la bataille contre le paludisme ne peut être gagnée que si toutes les couches de la société ont accès aux différentes stratégies de lutte développées par l’Etat de Côte d’Ivoire. Il a donc exhorté la population à s’approprier la campagne de dénombrement des ménages devant recevoir les moustiquaires imprégnées pour éviter la transmission du paludisme.

Pour rendre donc efficace cette lutte contre le paludisme, Prof. Soro Kountélé Gona a prié les autorités administrative, politique, coutumière et religieuse à s’engager aux côtés des agents de santé, afin que l’objectif de l’élimination du paludisme d’ici à 2030 soit atteint. La cheffe de bureau OMS Côte d’Ivoire, le Dr Fatim Tall, qui s’exprimait au nom de la directrice régionale Afrique, a salué les efforts de la Côte d’Ivoire dans la lutte contre le paludisme malgré les ressources disponibles insuffisantes.

Notons que le choix de la région sanitaire de Gbêkê pour abriter la 17e Journée de lutte contre le paludisme, est lié au fait que cette région fait partie des régions sanitaires les plus endémiques avec une incidence de 274% dans la population générale et de 248% dans le district sanitaire de Bouaké Nord-ouest.

T.K.Emile, Bouaké

tkemile@koaci.com