Dans le département du Logone-et-Chari, situé dans la région de l'Extrême-Nord du Cameroun, le préfet Fombele Mathias Tayem a lancé une alerte inquiétante. Selon des « informations concordantes » reçues par les autorités administratives, les combattants de Boko Haram envisageraient d'empoisonner les points d'eau de la région.

Cette menace survient dans un contexte déjà marqué par une crise sécuritaire et humanitaire qui perdure depuis une décennie. Le Logone-et-Chari, le plus vaste des sept départements de la région, est particulièrement vulnérable en raison de sa proximité avec la frontière nigériane, d'où opèrent les insurgés.

La situation est d'autant plus critique que l'Extrême-Nord est une zone désertique où l'eau est une ressource rare et précieuse. En saison sèche, les cours d'eau s'assèchent complètement, rendant les populations largement dépendantes des points d'eau construits grâce à l'aide humanitaire.

Face à cette menace, le préfet a adressé le 10 juillet une correspondance urgente aux sous-préfets de son unité de commandement. Il les exhorte à prendre toutes les mesures nécessaires pour contrecarrer ce "funeste projet" visant les populations locales. Parmi les actions recommandées figurent la sensibilisation des chefs traditionnels et des membres des comités de vigilance, ainsi que la sécurisation des puits ouverts et des points de ravitaillement public en eau.

Cette situation met en lumière la vulnérabilité persistante des populations de l'Extrême-Nord face aux actions de Boko Haram, et souligne l'importance cruciale de protéger les ressources en eau dans cette région déjà éprouvée.

Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.

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