Soumaïla Bredoumy, porte parole du PDCI

Lors de la rencontre "Les Rendez-vous du RHDP" tenue hier mercredi 17 juillet 2024, le ministre et porte-parole adjoint du RHDP, Mamadou Touré, a accusé le PDCI-RDA et son Président Tidjane Thiam, de tribalistes.

"Le PDCI est un parti tribaliste" et "le Président du PDCI est tribaliste", a-t-il affirmé. Ces accusations se fondent sur des références à la succession du trône du royaume Baoulé, à une rencontre entre le Président du PDCI-RDA et ses parents à Yamoussoukro, ainsi qu'à une chanson dédiée à feu le Président Félix Houphouët-Boigny reprise par Tidjane Thiam durant sa campagne pour la présidence du parti.

Le PDCI-RDA, dans une lettre de protestation dont copie est parvenue à KOACI, a protesté vigoureusement contre ces affirmations, les qualifiant de calomnies et de diversions. Selon le PDCI-RDA, ces accusations démontrent l'incapacité du RHDP à répondre aux questions fondamentales des Ivoiriens. La question de la royauté du peuple Baoulé concerne tous les Baoulé, et le président honoraire Cowppli Boni est Baoulé avant d'être membre du PDCI, précise la note signée du porte-parole du plus vieux parti ivoirien, Soumaïla Bredoumy.

"La bénédiction des chefs de Yamoussoukro à Tidjane Thiam relève d'une approche traditionnelle qui n'est pas exclusive aux Baoulé. Le Président du PDCI-RDA a le droit de solliciter la bénédiction des siens, comme l'a fait le Chef de l'État en recevant des chefs du Grand Nord en juillet 2020 suite au décès du Premier Ministre", peut-on lire dans la lettre qui ajoute que ces chefs lui demandaient de se porter candidat à la présidence de la République, ce qui n'a pas été perçu comme du tribalisme.

Le PDCI-RDA rappelle également que le président du RHDP a souvent cherché des bénédictions à Yamoussoukro sans être accusé de tribalisme. Le Président du PDCI-RDA a été traité de sénégalais par des représentants du RHDP, alors que ce même parti a utilisé le thème de l'ivoirité pour promouvoir sa cause, se disant victime de xénophobie et de discrimination. Les responsables du RHDP n'ont rien dit à ce sujet. Le 31 décembre 2023, lors de son allocution à la Nation, le Président Thiam conseillait de faire de la politique autrement, sans proférer d'insultes ou de mots malheureux.

Le PDCI-RDA n'a pas réagi aux attaques et mensonges, conformément aux directives de son Président. Les attaques contre le Président Thiam ne détourneront jamais les Ivoiriens de leurs vrais problèmes tels que l'accès aux soins de santé ou la cherté de la vie, soutient Bredoumy.

Quant à la pression prétendument exercée sur certains candidats à la présidence du PDCI au motif de ne pas être "de la bonne ethnie", c'est une accusation grave et totalement fausse, soutient la note.

" Tous les Ivoiriens et observateurs de la vie politique nationale savent quel parti pratique quotidiennement la gestion tribaliste. Le PDCI-RDA rappelle qu'il a été et reste un parti ouvert à tous les Ivoiriens et Africains, expression achevée de la pluralité ethnique de la Côte d'Ivoire, comme en témoigne la composition de son personnel politique et de ses militants", précise Bredoumy dans la lettre.

Le PDCI-RDA s'étonne qu'un ministre de la République avance ces propos calomnieux, portant atteinte à l'honorabilité du Président du PDCI-RDA. Le PDCI-RDA demande au Premier Ministre, chef du Gouvernement, s'il est solidaire des propos de son ministre. La gravité des propos de Mamadou Touré, ministre de la République, ne le prédispose plus à défendre les intérêts de toute la jeunesse ivoirienne au sein du Gouvernement. Le PDCI-RDA demande au Premier Ministre d'en tirer toutes les conséquences. Le PDCI-RDA du président Thiam a dit faire de la politique autrement, respectant l'adversaire, pour une Côte d'Ivoire unie et véridique, construisant une Côte d'Ivoire de la paix et du respect de la personne.

Selon le PDCI, en réalité, le Gouvernement du RHDP n'est pas en mesure de répondre aux vraies questions des Ivoiriens concernant leurs conditions de vie, leur santé, et l'éducation de leurs enfants. L'Indice de Développement Humain (IDH) reflète ces préoccupations, et peu importe que la Côte d'Ivoire soit classée 159e ou 166e sur 193 pays, il s'agit d'un classement médiocre et inacceptable.

Enfin, le doyen des partis ivoiriens prend à témoin l'opinion nationale et internationale sur les graves dérives du RHDP à travers les propos de son porte-parole adjoint, se réservant le droit de poursuivre les auteurs de propos injurieux ou diffamatoires devant les tribunaux.

Jean Chresus, Abidjan