La filière bétail-viande en Côte d'Ivoire est un secteur clé, produisant environ 60 000 tonnes de viandes et abats par an et couvrant 60% des besoins nationaux. Les principales espèces élevées sont les bovins, ovins et caprins, avec environ 1,8 million de bovins, 3 millions d'ovins et 4,5 millions de caprins élevés principalement dans le nord du pays (Korhogo, Ferkessédougou, Bouaké).

La filière emploie directement environ 100 000 personnes et crée indirectement plus de 200 000 emplois. La consommation annuelle de viande et abats en Côte d'Ivoire en 2022, est d'environ 420 000 tonnes. Ce qui a nécessité l'importation de 225 000 tonnes de viandes et abats pour combler le déficit, soit une sortie de devise estimée à plus de 160 milliards de FCFA.

Les défis sont nombreux, notamment le manque de financement pour les infrastructures, les conflits entre acteurs, et des équipements inadéquats. Les opportunités incluent la modernisation des techniques d'élevage et l'amélioration des infrastructures de transformation. La filière bétail-viande en Côte d'Ivoire est essentielle à l'économie nationale, contribuant de manière significative à la sécurité alimentaire et à la création d'emplois. D’où la pertinence de la priorisation de sa structuration. 

Face à la presse, vendredi 26 juillet 2024, Yves Toto, Directeur des Organisations Professionnelles et de l’Appui au Financement (DOPAF) du ministère des Ressources Animales et Halieutiques a apporté des éclairages sur la procédure de structuration de la filière bétail-viande en Côte d'Ivoire. 

La première Assemblée Générale Constitutive de l'OIA Bétail-Viande était initialement prévue pour le 11 juillet 2024. Selon lui, cependant, en raison de diverses contraintes et de certaines divergences, il a été jugé nécessaire de reporter cette Assemblée, sans dépasser le délai d’un mois, notamment avant le 15 Août.

« Ce report vise à garantir une participation plus inclusive et plus ouverte de toutes les parties prenantes​​, sur la base des critères définis par les textes en vigueur et valider de manière consensuelle par l’unanimité des acteurs, lors de la dernière réunion du Conseil Ad’hoc, en date du mardi 16 juillet dernier, dans les locaux de la DOPAF, sis au centre antirabique, Lycée Technique de Cocody », a expliqué, Yves Toto. 

Les textes juridiques qui régissent la constitution des organisations professionnelles, en particulier l’ordonnance n°2011-473 du 21 décembre 2011 et l’arrêté interministériel n°14/MIRAH/MEF/MBPE/MCIPPME du 27 décembre 2022, sont clairs sur les exigences de transparence et de démocratie interne. 

« De plus, les dispositions de l’acte uniforme OHADA relatives au droit des sociétés coopératives, notamment l’article 20 alinéa 3, exigent que les acteurs des sociétés coopératives doivent se munir d’autorisation ou de titre professionnel dans le cadre de la constitution des sociétés coopératives​ », a ajouté, le Directeur des Organisations Professionnelles et de l’Appui au Financement.

Au cours de cette rencontre avec la presse, il a rassuré les acteurs de la filière bétail et viande que cette structuration se fera de manière transparente et équitable. « Le ministère des Ressources Animales et Halieutiques réaffirme son engagement à accompagner la structuration de la filière bétail-viande de manière transparente et équitable. Nous continuons à travailler en étroite collaboration avec toutes les parties prenantes pour garantir que le processus de mise en place de l'interprofession soit inclusif, participative et bénéfique pour l'ensemble du secteur », a insisté, M. Toto​. 

« Les récentes déclarations de certains acteurs de la filière ont sans doute, soulevé des préoccupations. Toutefois, il faudrait les circonscrire dans leur juste proportion, dans un secteur d’activité si important, qui non seulement crée de l’emploie pour plus de 300.000 personnes, mais aussi impacte au quotidien, la vie de plusieurs millions de personnes vivantes en Côte d’Ivoire », a-t-il poursuivi, assurant à nouveau que l'engagement est pris pour garantir que toutes les parties prenantes soient correctement informées et impliquées dans le processus​.

« Nous tenons à remercier tous les acteurs de la filière pour leur patience et leur engagement continu. Ensemble, nous pouvons surmonter ces défis et bâtir une filière bétail-viande solide et prospère en Côte d'Ivoire », a conclu Yves Toto. 

Wassimagnon