le présumé escroc (Ph Koaci)

Dans le quartier populaire de N’dotré, à Abobo, les histoires de débrouillardise ne manquent pas, mais celle de L.A-B.Z, un présumé escroc de 30 ans, a particulièrement marqué les esprits. 

Ce dernier, se présentant comme un ancien « brouteur » reconverti dans une arnaque plus « mécanique », a récemment été interpellé par les forces de l’ordre du 41e arrondissement de police. Son mode opératoire, aussi audacieux qu’efficace, a laissé plusieurs sociétés de location de motos dans l’embarras.

Depuis plusieurs semaines, un client modèle faisait son apparition dans les agences de location. Poli, ponctuel et toujours prêt à régler les frais sans discuter, il louait des motos pour une durée de 24 à 48 heures. Mais une fois en possession des engins, il disparaissait sans laisser de traces, revendant les motos à des prix dérisoires sur le marché noir. Ce stratagème a finalement attiré l’attention des autorités lorsqu’un homme a tenté de vendre une moto neuve pour seulement 50 000 francs CFA, un prix bien en dessous de sa valeur réelle.

Alerté par cette vente suspecte, le commissariat du 41e arrondissement a tendu un piège à l’individu. Le jeudi 6 février 2025, à 11 heures précises, L.A-B.Z a été arrêté en flagrant délit. Lors de la perquisition de son domicile, les policiers ont découvert un véritable arsenal : un brassard de la DPSD-ANTI DROGUES, un taser, trois clés de motos, une machette et une moto de marque Apsonic non immatriculée. Plusieurs documents administratifs liés à des engins volés ont également été saisis, confirmant l’ampleur de ses activités.

Face aux preuves accablantes, L.A-B.Z a fini par avouer son stratagème. Il louait des motos, disparaissait avec, puis les revendait à bas prix. Certaines de ses victimes ont pu récupérer leurs engins, bien que certains aient été endommagés ou partiellement démontés. L’escroc a été transféré au parquet d’Abidjan, où il devra répondre de ses actes devant la justice.

Cette affaire met en lumière une nouvelle forme de criminalité qui exploite la confiance des entreprises de location. Les autorités rappellent aux sociétés de rester vigilantes et de vérifier scrupuleusement les documents des clients, même les plus avenants. Quant à L.A-B.Z, son aventure criminelle s’achève loin des motos volées, dans les cellules de la justice ivoirienne.

Jean Chresus, Abidjan