Les sociétaires réunis au haut Conseil à Treichville (Ph Koaci)

Hier lundi 2 juin 2025 à Treichville, les sociétaires de la Mutuelle des Taxis Compteurs d’Abidjan (MATCA) ont amorcé un virage décisif. 

Réunis à Treichville, ils ont lancé un appel fort à la réconciliation et à la cohésion, face à une situation jugée critique. Autrefois moteur de solidarité dans le secteur du transport urbain, la MATCA semble désormais être l’ombre d’elle-même, avec une trésorerie qui serait passée de plusieurs centaines de milliards de francs CFA à quelques centaines de millions seulement. 

Un effondrement que Mohamed Bassim, l’un des intervenants, a qualifié de dérive grave, soulignant l’urgence de reconstruire une gouvernance dans laquelle tous se reconnaîtront.

Ce rassemblement, marqué par la présence de Diaby Ibrahim, Directeur Général du Haut Conseil du Patronat des Entreprises de Transport Routier, a été l’occasion d’exprimer un soutien appuyé aux efforts gouvernementaux, notamment à travers la nomination récente d’un administrateur provisoire chargé de stabiliser la mutuelle. Diakité Rokiatou, déléguée MATCA, a tenu à saluer cette décision en appelant à l’union sacrée autour de la nouvelle gestion et en présentant des excuses officielles au nom du collectif pour les tensions passées.

L’esprit qui animait la rencontre était clair : tourner la page des divisions pour se projeter vers une refondation durable. À travers l’idée d’un atelier stratégique regroupant les propriétaires de taxis-compteurs, les sociétaires envisagent de bâtir un nouveau plan de développement, en phase avec les réalités du secteur. Ce plan devrait servir à interpeller les autorités sur les besoins spécifiques du transport routier et proposer des solutions concrètes pour sortir de l’impasse.

Diaby Ibrahim a insisté sur la nécessité d’une voix unifiée : selon lui, ce n’est qu’en mettant de côté les querelles internes que les opérateurs pourront restaurer l’image et la fonction protectrice de la MATCA. 

Plus qu’un simple appel à la paix, c’est une invitation à la responsabilité collective et à une renaissance institutionnelle que les sociétaires ont lancée, avec l’espoir de redonner ses lettres de noblesse à une mutuelle qui fut, jadis, un pilier du secteur.

Jean Chresus, Abidjan