Plus qu’un simple trophée, cette distinction marque l’accomplissement d’un parcours tissé de passion, de résilience et d’amour. 

La scène des SICA d’Or a été le théâtre d’un moment d’une rare intensité émotionnelle. Sous les applaudissements nourris du public, l'animatrice Nahomi Amoussou Alafé, que des milliers d’enfants appellent affectueusement Tata Nahomi, a reçu le prestigieux SICA d’Or du Meilleur Programme Jeunesse pour l’émission Ahouaney.

Dans un discours empreint de sincérité et de reconnaissance, elle a tenu à faire remonter cette victoire bien au-delà d’elle-même. Les larmes dans la voix, elle a dédié ce prix à celui qui, dès le départ, avait cru en elle : son père, disparu en 2005, quelques mois à peine avant qu’elle ne fasse ses premiers pas à la RTI. Un hommage tout en pudeur et en émotion, comme un pont dressé entre deux époques, entre une promesse paternelle et sa réalisation.

Mais elle n’oublie jamais que derrière la lumière se cache une équipe, une famille, des sacrifices. Elle a tenu à partager cet honneur avec sa mère, pilier discret mais essentiel, avec son mari, le journaliste et entrepreneur Alafé Wakili, et avec leur fille, témoins quotidiens de son engagement total. “Vous acceptez mon absence pour que d’autres enfants sentent une présence”, a-t-elle soufflé, résumant avec justesse la vocation presque sacerdotale de son métier.

Ce prix est aussi celui d’une aventure collective. Celle de l’émission Ahouaney, portée par une équipe créative, passionnée et fidèle. Celle de Wozo Vacances, qui continue d’émerveiller chaque été la jeunesse ivoirienne. Et celle d’une chaîne, la RTI, qui lui a offert un cadre pour grandir, innover et transmettre. Dans ses remerciements, elle a salué les figures marquantes qui ont ouvert la voie, évoquant avec émotion Tonton Baba, pionnier disparu mais toujours présent dans l’ADN de ces programmes cultes.

Au-delà de la récompense, c’est une mission que Nahomi réaffirme : celle d’accompagner les enfants, de stimuler leur curiosité, de leur offrir un espace d’éveil et de rêve à la télévision. Avec la ferveur d’une grande sœur et la rigueur d’une professionnelle aguerrie, elle s’inscrit durablement dans le paysage audiovisuel ivoirien, comme une figure de confiance, de tendresse et d’excellence.

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En recevant ce SICA d’Or, Nahomi a rappelé que les vraies victoires sont celles que l’on partage. Et ce soir-là, sur la scène illuminée d’Abidjan, c’est toute la Côte d’Ivoire, et surtout sa jeunesse, qui a été honorée.

Jean Chresus, Bouaké