Joshua Osih (Ph)

Face à un système jugé défaillant depuis quatre décennies, Joshua Osih, le candidat du SDF lance un vibrant appel au rassemblement populaire en vue du scrutin du 12 octobre prochain.

Dans une déclaration rendue publique ce 6 août 2025, Joshua Osih le président du Social Democratic Front (SDF) ne mâche plus ses mots, le Cameroun traverse une crise profonde qui nécessite un « véritable changement de cap » fondé sur une « refondation profonde des institutions ».

Bilan sans concession du régime actuel

L'ancien député de Wouri dresse un tableau sombre de la situation nationale. Selon lui, le pays fait face à « 43 années de souffrance aggravées par la capture de l'État ». Dans son analyse, la crise multiforme qui secoue le Cameroun touche tous les secteurs : libération des prisonniers politiques, restauration de la paix dans les régions en proie aux troubles, redignification des populations du Grand Nord, refondation institutionnelle, développement infrastructurel et relance économique.

Joshua Osih promet celle de « garantir une éducation de qualité et une santé pour tous » tout en relançant la croissance économique par la création « d'emplois décents, de stabilité et de prospérité ».

Union sacrée comme seule issue

Face à ce qu'il présente comme une impasse démocratique, Joshua Osih formule un appel solennel à l'ensemble des forces d'opposition et à la société civile. Son message est clair : seul un large rassemblement populaire peut permettre de « réussir l'alternance par la voie des urnes » lors du scrutin du 12 octobre.

Le candidat du SDF rejette catégoriquement ce qu'il qualifie de « simple jeu de chaises musicales entre acteurs du même système ». Pour lui, trois options s'offrent aux Camerounais : maintenir le statu quo, accepter des changements cosmétiques, ou opter pour une transformation radicale du pays.

Dans un contexte où douze candidatures ont été validées par les autorités, Joshua Osih revendique sa singularité. Il met en avant « un appareil politique solide, présent sur l'ensemble du territoire », « une profonde expérience politique », et surtout « la capacité de résoudre la crise anglophone ».

L'appel du 26 mai 1990, référence historique

Joshua Osih ancre sa démarche dans l'histoire du multipartisme camerounais en rappelant que son parti « a lancé le multipartisme au Cameroun le 26 mai 1990 ». Cette référence au passé militant du SDF vise manifestement à légitimer sa prétention à incarner l'alternance démocratique.

Le ton utilisé dans ce communiqué tranche avec la retenue habituelle du monde politique camerounais. En qualifiant ouvertement le système en place d'autocratique et en appelant à son renversement démocratique, Joshua Osih assume une posture de rupture qui pourrait séduire un électorat en quête de changement radical.

Reste à savoir si cet appel à l'unité trouvera un écho favorable auprès des autres formations de l'opposition et si la stratégie du rassemblement pourra convaincre dans les urnes face à un pouvoir en place depuis plus de quatre décennies.

-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.

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