Côte d'Ivoire : Suite à une sortie polémique dans son nouveau single, l'écrivain Boris Takoué recadre l'artiste Himra : " Non, l'école n'est pas inutile ! "
L’écrivain et éducateur Boris Anselme Takoué a publié une lettre ouverte à l'endroit de l’artiste-chanteur Himra (de son vrai nom Rahim Bakayoko), en réaction à un passage controversé de son dernier single "Nouveau Boss", dévoilé le 7 août, jour de la célébration des 65 ans d’indépendance de la Côte d’Ivoire.
Dans ce morceau à succès, le jeune rappeur affirme : « J'ai bien envie de voir le premier de ma classe pour savoir s'il a les mêmes bolides que moi, s'il fait plus de cash que moi… »
Une punchline provocatrice, qui n’a pas laissé indifférent l’écrivain ivoirien. Dans sa lettre, Boris Anselme Takoué tient à rétablir la place de l’école dans la construction de la société, tout en invitant l’artiste à mesurer la portée de ses propos sur une jeunesse souvent influencée par les vedettes du showbiz.
Dès les premières lignes, Boris Anselme précise : « Je n’ai rien de personnel contre vous. » Mais en tant qu’éducateur, il estime avoir le devoir moral de réagir face à une déclaration qui, selon lui, pourrait décourager les jeunes à poursuivre leur scolarité.
« Non ! L’école n’est pas inutile ! Non ! Les apprenants ne perdent pas leur temps sur les bancs ! » martèle-t-il dans une adresse ferme, mais respectueuse. L’auteur rappelle que l’école est un lieu de socialisation, d’apprentissage des valeurs citoyennes et de préparation à une vie responsable.
Takoué reconnaît le talent et la réussite de Himra, mais l’invite à prendre conscience de son influence : « Lorsqu'on devient ce que vous êtes aujourd'hui, on a le devoir de faire attention à ce qu’on dit. »
Il insiste sur la nécessité pour les figures publiques de véhiculer des messages inspirants et constructifs, surtout dans un contexte où de nombreux jeunes cherchent des repères.
L’écrivain évoque également d’autres rappeurs francophones, tels que Grand Corps Malade ou Youssoupha, comme des exemples d’artistes instruits qui utilisent leur plume pour transmettre des valeurs et éduquer par la musique.
Pour Takoué, il n’est pas question d’opposer les bancs de l’école aux scènes musicales. Il célèbre la réussite de Himra, mais rappelle que chaque parcours est unique.
« Tout le monde n’est pas appelé à faire de la musique », écrit-il, insistant sur l’importance de ne pas dénigrer d’autres voies de réussite.
Il conclut avec cette phrase pleine de sagesse : « On ne devient pas artiste-chanteur parce qu’on a échoué à l’école, mais parce qu’on veut aussi bâtir une société à travers l’art. »
La lettre se termine sur une note d’ouverture et d’humilité : Boris Anselme Takoué exprime son désir de rencontrer Himra pour lui offrir un exemplaire de son dernier roman, et lui souhaite sincèrement une belle continuation dans sa carrière artistique.
Cette intervention rappelle l’importance des voix intellectuelles dans les débats publics, particulièrement lorsqu’il s’agit de l’éducation et des jeunes générations. Elle soulève aussi une question essentielle : jusqu’où les artistes peuvent-ils aller dans leur liberté d’expression sans compromettre les valeurs fondamentales ?
Dans un pays où la musique influence fortement les mentalités, cette lettre ouverte sonne comme un rappel à la responsabilité et à l’équilibre entre succès et exemplarité.
Wassimagnon,
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