Côte d'Ivoire: Sécurité alimentaire, le pays muscle sa surveillance aux frontières pour protéger les consommateurs
Le Ministère des Ressources Animales et Halieutiques a ouvert, ce mardi 19 août, dans la commune de Cocody, un atelier consacré au renforcement des capacités des agents du Service d’Inspection et de Contrôle Sanitaires Vétérinaires aux Frontières (SICOSAV). Objectif : mieux prévenir les risques sanitaires liés à la consommation des denrées animales et halieutiques franchissant les frontières ivoiriennes.
Cet atelier, organisé dans le cadre du Projet d’Appui à l’Amélioration de la Sécurité Sanitaire des Denrées Animales et d’Origine Animale (PRO-SECURITÉ DAOA), réunit pendant deux jours 47 participants, dont 34 agents de terrain. Ces véritables « vigies sanitaires » sont chargés de veiller à la salubrité des viandes, poissons et autres produits d’origine animale aux points d’entrée officiels du pays.
À l’ouverture des travaux, M. Dougnon Gouebrini, directeur de cabinet adjoint du ministre Sidi Tiémoko Touré, a rappelé : « La Côte d’Ivoire, de par sa position géographique stratégique, est un carrefour de flux commerciaux et humains. Ce qui l'expose à des risques accrus d’introduction de maladies animales exotiques, certaines transmissibles à l’homme. »
Il a cité les exemples de la grippe aviaire, de la peste porcine africaine ou encore de la fièvre aphteuse.
Face à ces menaces, le gouvernement dit avoir pleinement conscience de l’urgence. Sous l’impulsion du Président Alassane Ouattara, d’importants efforts sont consentis pour moderniser le système de contrôle vétérinaire et sécuriser la chaîne alimentaire nationale.
« Cet atelier vise à vous doter d’outils pratiques et de compétences conformes aux normes internationales », a insisté le représentant du ministre, en invitant les agents à tirer le meilleur profit de la session.
Si aucun foyer sanitaire grave ne menace actuellement le pays, la prudence reste de mise.
« Nous n’organisons pas cette formation parce qu’il y a une menace. Nous le faisons pour anticiper et éviter tout risque », a précisé M. Dougnon Gouebrini.
Une précision bienvenue à l’heure où les zoonoses — maladies transmissibles de l’animal à l’homme — représentent une préoccupation mondiale majeure.
Le Dr Kallo Vessaly, directeur des services vétérinaires et du bien-être animal, a détaillé le dispositif déjà en place : « Nous sommes passés de 14 à 25 postes d’entrée officiels, avec un contrôle systématique et permanent, 24 heures sur 24. Aucun produit ne quitte le port ou les postes terrestres sans certificat de salubrité. »
Trois niveaux de contrôle sont désormais la règle, le contrôle documentaire (vérification des autorisations et certificats internationaux), le contrôle d’identité (conformité entre documents et produits importés) et le contrôle physique (qualité sanitaire et conditions de conservation).
En cas de doute, des prélèvements sont effectués pour analyses en laboratoire.
Au-delà de ce dispositif renforcé, la formation des agents apparaît comme un impératif.
« La science évolue, de nouvelles pathologies apparaissent. Nos agents doivent actualiser leurs connaissances et maîtriser les techniques de contrôle, de la lecture des textes à l’utilisation des équipements pour les prélèvements », a souligné le Dr Kallo.
Les travaux de l’atelier porteront notamment sur trois axes. Il s'agit du cadre légal des inspections, des méthodes de contrôle selon les types de denrées, de la manipulation technique des outils de prélèvement.
L’atelier s’inscrit dans une approche intégrée liant santé animale, santé humaine et environnement. Le ministère entend renforcer la synergie avec les douanes, la police des frontières, les services phytosanitaires et les structures médicales.
« Vous êtes les premiers remparts de notre sécurité sanitaire », a conclu M. Dougnon, en déclarant officiellement ouverts les travaux.
Une façon claire de rappeler que, dans un monde globalisé, la santé publique commence aux postes-frontières.
Wassimagnon
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