Dans une déclaration solennelle lue par sa porte-parole Me Habiba Touré, l’ancien président de la République et leader du Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), Laurent Gbagbo, a réagi ce jeudi à la validation par le Conseil Constitutionnel de la candidature d'Alassane Ouattara pour un quatrième mandat. Un acte qu’il qualifie d’anticonstitutionnel et de menace directe pour la démocratie ivoirienne.

Face à la presse nationale et internationale réunie à Abidjan, Laurent Gbagbo a dressé un tableau sombre du processus électoral en cours, dénonçant une exclusion massive des candidats à la présidentielle du 25 octobre 2025. Sur 60 dossiers déposés, seuls 5 ont été retenus. Une situation qu’il juge inacceptable et injustifiée, notamment l'absence des candidats issus des principaux partis d'opposition.

L’ancien chef de l’État a révélé avoir mené des consultations avec plusieurs candidats recalés, afin de déterminer la meilleure réponse à cette « grave dérive institutionnelle ». Deux options ont émergé, soutenir un candidat retenu : une idée rapidement écartée, faute de consensus et de légitimité. Lancer une résistance démocratique : une réponse pacifique mais ferme pour exiger des élections inclusives et le respect de la Constitution.

« Notre adversaire, ce n’est pas tel ou tel candidat. C’est le régime RHDP, avec à sa tête Alassane Ouattara, qui veut transformer la Côte d’Ivoire en un royaume personnel », a affirmé Laurent Gbagbo.

Laurent Gbagbo a insisté sur l’importance de préserver l’État de droit et la souveraineté du peuple, en rappelant les douleurs de la crise post-électorale de 2010-2011.

« Les cicatrices de cette période ne se sont pas refermées. Il est de notre devoir historique de transmettre à la Côte d’Ivoire une nation apaisée et réconciliée », a-t-il déclaré, appelant Alassane Ouattara à ne pas répéter les erreurs du passé.

À travers cette déclaration, le Président du PPA-CI a lancé un appel à la mobilisation démocratique : « Unis, nous serons plus forts que la peur. Déterminés, nous serons plus forts que la répression. Mobilisés, nous serons plus forts que toutes les manœuvres ».

Il a également exhorté les institutions ivoiriennes à respecter leur mission républicaine, rappelant qu’elles tirent leur légitimité du peuple, et non d’un pouvoir exécutif. 

« Gouverner, ce n’est pas s’éterniser au pouvoir. Gouverner, c’est préparer la paix, respecter la Constitution et servir le peuple », a-t-il martelé.

Pour Laurent Gbagbo, l’enjeu de cette élection va bien au-delà de la simple compétition présidentielle. Il s’agit, selon lui, de sauvegarder l’avenir démocratique de la Côte d’Ivoire.

« Le peuple seul détient le droit de dire qui doit le gouverner. Lui retirer ce droit, c’est condamner notre pays à l’instabilité. Le lui restituer, c’est ouvrir la voie à la paix, à la réconciliation et à la dignité nationale. »

Le ton est donné : la bataille pour la démocratie est lancée, et Laurent Gbagbo entend la mener sur le terrain politique, avec pour arme la mobilisation populaire et pacifique.

Wassimagnon