Afrique : Les cinq pays qui ont accepté d'accueillir les personnes expulsées des Etats-Unis
Des expulsés (ph)
Certains pays africains ont commencé à accepter les personnes expulsées par les États-Unis dans le cadre d'une politique dite « d'expulsion vers un pays tiers », qui consiste à renvoyer les personnes expulsées vers un pays autre que leur pays d'origine.
Sur la base de cet accord, cinq pays africains ont accepté d’accueillir des personnes expulsées des États-Unis. Ces pays africains sont le Rwanda, l’Ouganda, l'Eswatini et le Soudan du Sud. Le Ghana est le dernier à avoir rejoint la liste et accueille des ressortissants de pays tiers expulsés par les États-Unis.
Regard sur les cinq pays
Le Ghana, par l’entremise de son Président John Mahama, a confirmé en septembre 2025 que 14 personnes, dont des nigérians et des gambiens, sont arrivées des États-Unis et temporairement hébergées au Ghana.
Selon Accra, sa démarche est fondée sur des principes humanitaires, d’accepter le nombre limité de ressortissants ouest-africains expulsés des États-Unis dans des circonstances exceptionnelles, conformément aux idéaux panafricains de longue date du Ghana et à son engagement indéfectible en faveur de la solidarité régionale. Comme précision, le ministre des Affaires étrangères, Samuel Okudzeto Ablakwa, a assuré qu'aucun criminel condamné ou endurci ne sera admis dans le pays dans le cadre de l'accord d'accueil des ressortissants ouest-africains expulsés des États-Unis.
Le Rwanda a confirmé un accord opérationnel prévoyant l'accueil de jusqu'à 250 personnes expulsées. En août 2025, le pays a accueilli ses sept premières personnes dans le cadre de ce programme. L'accord fixe des restrictions claires : le Rwanda refuse les délinquants sexuels sur mineurs et n'accepte que les personnes sans antécédents judiciaires ou ayant purgé leur peine de prison.
L'Ouganda a conclu un accord temporaire avec les États-Unis, bien que les expulsions n'aient pas encore commencé. Le gouvernement a stipulé qu'il ne prendra en compte que les personnes d'origine africaine sans casier judiciaire, à l'exclusion des mineurs non accompagnés. Le pays se réserve le droit d'examiner les dossiers individuellement. Suite à cet accord, les critiques en Ouganda ont été vives, des groupes d'opposition et des militants exprimant des inquiétudes quant aux droits humains et à la souveraineté.
L'Eswatini a été l'un des premiers pays africains à mettre en œuvre un accord d'expulsion de pays tiers. Les États-Unis ont confirmé avoir transféré cinq hommes originaires de pays tels que le Vietnam, Cuba et le Yémen vers l'Eswatini, démontrant ainsi la portée mondiale de cette politique.
Le Soudan du Sud a également participé au programme, bien que ses modalités soient décrites comme particulièrement opaques. Le pays a discrètement accepté un petit nombre de personnes expulsées, mais les détails concernant l'éligibilité, la capacité d'accueil et les indemnisations restent secrets.
Des préoccupations
Dans de nombreux pays africains, l'opinion publique est fortement négative, les citoyens s'interrogeant sur l'impact social et économique de l'accueil des étrangers expulsés. Des défenseurs des droits humains ont averti que cette politique soulève de graves préoccupations juridiques et éthiques, en particulier lorsque les personnes expulsées sont envoyées vers des pays où elles n'ont ni attaches, ni statut juridique, ni système de soutien.
Ces préoccupations posent des défis aux gouvernements concernés, compromettant potentiellement la viabilité à long terme de ces accords.
Mensah,
Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria
- Joindre la rédaction de koaci.com (+228) 98 95 28 38 ou koaci.ghana@gmail.com –
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