Côte d'Ivoire : 36% de décès dus au diabète et aux maladies rénales chroniques, le gouvernement et Healthy Heart Africa 2.0 s'unissent pour freiner les deux pathologies
La Côte d’Ivoire vient de franchir une étape majeure dans la lutte contre les maladies non transmissibles (MNT). Ce jeudi 25 septembre, le ministère de la Santé et la société pharmaceutique AstraZeneca ont procédé au lancement officiel du projet Healthy Heart Africa (HHA) 2.0, une initiative ambitieuse visant à renforcer la détection et la prise en charge des maladies dites « silencieuses ».
Présidée par le Dr Ehui Bernard, représentant le ministre de la Santé Pierre Dimba, la cérémonie a réuni de nombreux acteurs du secteur : partenaires institutionnels, ONG, associations communautaires et experts médicaux. L'objectif de cette nouvelle phase est clair : étendre le programme HHA à la lutte contre le diabète et les maladies rénales chroniques, en complément de la prise en charge de l’hypertension artérielle.
Dans son intervention, Mme Adélaïde Ehouman, directrice pays d’AstraZeneca Côte d’Ivoire, a dressé un constat préoccupant : « Les maladies non transmissibles figurent parmi les principales causes de décès en Côte d’Ivoire. Selon l’OMS, le taux de mortalité lié aux MNT atteint 725 pour 100 000 hommes et 548 pour 100 000 femmes. »
Elle a rappelé que l’hypertension et le diabète sont des facteurs aggravants majeurs des maladies rénales chroniques, qui affectent jusqu’à 15,8 % de la population africaine.
Lancé en 2014 au Kenya, le programme Healthy Heart Africa a déjà réalisé plus de 115 millions de dépistages de la pression artérielle, formé 11 000 professionnels de santé, et permis d’identifier 11 millions de patients hypertendus.
En Côte d’Ivoire, où le programme est actif depuis 2021, plus de 4 millions de personnes ont été dépistées, et 123 500 patients sont actuellement suivis et traités.
Le Dr Ehui Bernard a salué les avancées du programme et a souligné l’importance de cette nouvelle étape : « Aujourd’hui, nous franchissons un cap. Le projet Healthy Heart Africa 2.0 élargit son champ d’action à deux fléaux silencieux : le diabète et les maladies rénales chroniques. Ces pathologies représentent une menace invisible mais bien réelle, responsables de 36 % des décès dans notre pays. »
Il a réaffirmé l’engagement du gouvernement à intégrer ce projet dans une stratégie nationale de santé publique, fondée sur le renforcement des capacités du personnel de santé, le dépistage précoce, l’accès à des médicaments de qualité et abordables.
« Il est temps de passer de la prise de conscience à une action structurée et durable », a-t-il insisté avant de déclarer officiellement lancé le programme HHA 2.0.
Le succès de cette initiative repose sur un partenariat solide entre AstraZeneca, le ministère de la Santé, ACHAP (Plateforme des associations chrétiennes de santé en Afrique) et ICPH (Initiatives Chrétiennes pour la Promotion Humaine).
Le programme sera mis en œuvre selon un modèle en étoile, dans lequel la prise en charge de l’hypertension servira de porte d’entrée vers le dépistage et le traitement des maladies rénales chroniques et du diabète.
« Notre engagement va au-delà des médicaments. Nous misons sur l’innovation, les données et la formation, pour que les avancées scientifiques aient un impact concret sur la vie des populations », a déclaré Mme Ehouman.
Le programme HHA 2.0, qui démarre ce mois de septembre 2025, vise à toucher plusieurs millions de personnes supplémentaires, bâtir un modèle de santé communautaire intégré et freiner l’évolution alarmante des MNT en Côte d’Ivoire.
Avec cette nouvelle dynamique, la Côte d’Ivoire affirme sa volonté de faire des maladies silencieuses une priorité de santé publique, et de bâtir un avenir plus sain pour ses populations.
Wassimagnon
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