Cameroun : Présidentielle 2025, Joshua Osih défie les séparatistes et fait campagne dans les zones de conflit
Le candidat du SDF brave les interdictions et menaces séparatistes pour rencontrer le peuple, là où aucun autre candidat ne s'aventure.
Le député Joshua Osih, candidat du front Social Democrate-Social Démocratic Front (SDF) à l'élection présidentielle du 12 octobre, défie toutes les conventions. Alors que ses adversaires privilégient les meetings sécurisés dans les grandes villes, Osih a choisi de plonger au cœur des zones de conflit, là où le peuple souffre en silence depuis des années.
Du 28 au 30 septembre 2025, Joshua Osih a parcouru un territoire que beaucoup considèrent comme impraticable : de Bamenda à Kumba, en passant par Konye et Nkongsamba, le candidat du SDF a bravé les menaces séparatistes, les interdictions administratives et même les éléments naturels pour porter son message d'espoir.
La campagne a débuté symboliquement à Bamenda, fief historique du SDF. Avant d'entrer en ville, Osih s'est recueilli à Baba II, village natal du fondateur du parti, Ni John Fru Ndi, rendant ainsi hommage aux racines du mouvement démocratique camerounais. À Liberty Square, devant le monument aux martyrs de la lutte de 1990, il a déposé une gerbe, un geste chargé d'émotion et de mémoire.
Défiant ouvertement les groupes séparatistes qui avaient interdit toute activité électorale, Osih a ensuite parcouru à pied l'Avenue Commerciale, acclamé par plus de 20 groupes de danse et des milliers de citoyens. Un acte de résistance pacifique qui a marqué les esprits selon son directeur de campagne Louis Marie Kakdeu.
Scènes d'espoir
À Kumba, après avoir participé à un culte à la Presbyterian Church Mbeng, le candidat a bravé l'opposition des forces de l'ordre pour se rendre à Konye, bastion séparatiste où il a reçu la bénédiction des chefs traditionnels. Son message était clair : « Je ne suis pas venu ici pour faire campagne, mais pour chercher vos bénédictions et rappeler les souffrances du peuple que je m'engage à mettre fin. »
C'est à Fiango qu'une scène particulièrement émouvante s'est produite, rapporte notre source. Un homme handicapé, déterminé à rencontrer celui que la foule appelle déjà « le candidat de l'espérance », a été transporté sur le dos de ses amis à travers la foule. Cette image, aussitôt comparée à des récits bibliques par certains observateurs, « symbolise l'espoir désespéré d'une population longtemps négligée », estime Louis Marie Kakdeu.
Des actes, pas des promesses
Dans la division du Moungo, malgré une pluie battante, des foules immenses ont accueilli l’honorable Joshua Osih, incluant de nombreux déplacés internes fuyant les zones anglophones en conflit. Le candidat Osih a bu l'eau des forages construits par le SDF dans la région, démontrant ainsi que son parti n'est pas venu les mains vides, contrairement au régime en place.
« Quarante-trois ans d'inaction », a martelé Osih en référence au président Paul Biya, au pouvoir depuis 1982. Face à ce bilan, le candidat du SDF oppose des réalisations concrètes et une présence sur le terrain.
À Nkongsamba, l'interdiction des autorités locales n'a pas empêché le meeting. Osih a transformé l'obstacle en opportunité, tenant un discours improvisé devant une foule nombreuse, un acte de résistance démocratique qui a renforcé sa stature de candidat anti-système.
Au-delà de la présence physique sur le terrain, le SDF déploie également une stratégie de communication résolument moderne. Une édition spéciale du journal The Vanguard accompagne la campagne, tandis que les réseaux sociaux diffusent quotidiennement des dépêches pour tenir les Camerounais informés en temps réel des déplacements et messages du candidat.
Avec son mot d'ordre « Espoir, Courage et Changement », Joshua Osih ne se contente pas de reconquérir les bastions historiques du SDF. Il pose les jalons d'une transformation démocratique du Cameroun, en incarnant un leadership fondé sur la proximité, l'audace et l'action concrète.
Malgré un incident mineur lors d'un accident de convoi à Bafang, heureusement sans victimes, la campagne se poursuit avec détermination. Pour de nombreux observateurs, Joshua Osih a réussi son pari : prouver qu'un candidat peut encore parler directement au peuple camerounais, même dans les zones les plus difficiles du pays.
La question désormais posée est simple : son courage sera-t-il récompensé dans les urnes ?
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-ou cameroun@koaci.com
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