Tshisekedi

Le président congolais Félix Tshisekedi a lancé mercredi un appel solennel à son homologue rwandais Paul Kagame pour faire la paix des braves et mettre un terme aux violences persistantes dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).

 Une initiative symbolique, prononcée depuis Bruxelles, mais accueillie avec scepticisme par Kigali.

Prenant la parole lors d’un forum international auquel participait également le chef de l’État rwandais, le président Tshisekedi a choisi d’interpeller directement son voisin :

« Je prends à témoin l’assistance ici présente et le monde entier pour lancer un appel à la paix, lui tendre la main et demander à ce qu’on arrête cette escalade », a-t-il déclaré sous les applaudissements d’une partie du public.

Ce geste intervient dans un contexte de fortes tensions entre Kinshasa et Kigali. 

Depuis plusieurs années, la RDC accuse le Rwanda de soutenir la rébellion du M23, active dans l’est du pays, ce que Kigali nie systématiquement. 

Les affrontements ont déjà provoqué le déplacement de centaines de milliers de civils et aggravé la crise humanitaire dans la région.

À Kigali, la réaction n’a pas tardé. Le ministre rwandais des Affaires étrangères a qualifié l’intervention de Félix Tshisekedi de « cinéma politique », estimant que Kinshasa cherchait à se dédouaner de ses propres responsabilités.

Malgré cette réponse cinglante, le président congolais affirme vouloir maintenir la main tendue. « Nous devons regarder ensemble vers l’avenir. Il est temps de bâtir la paix des braves », a-t-il insisté.

Pour les observateurs, cette sortie publique témoigne de la volonté du chef de l’État congolais de reprendre l’initiative diplomatique, à quelques mois d’échéances électorales importantes et dans un climat régional tendu.

Mais la route vers la réconciliation semble encore longue entre Kinshasa et Kigali, où la méfiance demeure profonde.