Cameroun : L'opposant Mamadou Mota réclame une commission d'enquête internationale sur les violences post-électorales
Dans un communiqué publié depuis Maroua ce 3 novembre 2025, Mamadou Mota, président national par intérim du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), appelle la communauté internationale à mettre en place une commission d'enquête indépendante pour faire la lumière sur les violences qui ont suivi l'élection présidentielle camerounaise.
Plus de 30 morts dénombrés
Le dirigeant intérimaire du MRC dresse un bilan alarmant de la crise post-électorale : plus de 30 citoyens auraient perdu la vie, victimes selon lui d'un « usage excessif et souvent létal de la force » lors de manifestations qu'il qualifie de « majoritairement pacifiques ». À ces décès s'ajoute une vague d'arrestations que Mamadou Mota dénonce comme arbitraires et ciblées.
« Face à la négation cynique de la légalité et à l'usage systématique de la violence qui ravagent le Cameroun, nous élevons une voix d'indignation et d'exigence », déclare-t-il dans son communiqué intitulé « Halte aux arrestations arbitraires et au tribalisme d'État au Cameroun ! »
Accusations contre le régime
Le président par intérim du MRC ne mâche pas ses mots. Il accuse le pouvoir en place d'être « résolu à confisquer le pouvoir » et de recourir au « tribalisme d'État » à travers des « arrestations au faciès ». Selon lui, ces pratiques traduisent « l'échec cuisant du régime à construire une nation unie », celui-ci préférant « l'instrumentalisation des divisions pour sa propre survie politique ».
Mamadou Mota critique également la communication gouvernementale, reprochant au régime de gérer la République « avec l'inadaptation des menaces et l'émission de décibels et de proverbes saugrenus de certains ministres, semblant s'adresser à des enfants turbulents plutôt qu'à un peuple souverain ».
Trois exigences adressées à la communauté internationale
Dans son appel solennel aux Nations Unies, à l'Union Africaine, à l'Union Européenne, à la France, aux États-Unis et à la communauté internationale dans son ensemble, Mamadou Mota formule trois demandes précises :
Premièrement, des sanctions ciblées et immédiates contre les responsables présumés des violations des droits humains, les instigateurs du tribalisme d'État et ceux qui ordonnent les arrestations arbitraires.
Deuxièmement, la mise en place d'une commission d'enquête internationale indépendante et impartiale sur les violences postélectorales et les décès survenus.
Troisièmement, la libération immédiate et sans condition de toutes les personnes détenues pour avoir exercé leurs droits civiques et politiques.
Invoquant la figure de Maître Jacques Vergès, le dirigeant du MRC affirme que « face à la force brute, l'argumentaire de la justice et du droit est la seule arme qui vaille ». Il avertit que « le temps de la simple "préoccupation" est révolu » et met en garde la communauté internationale : « L'inaction face à la confiscation du pouvoir par la violence est un chèque en blanc donné à la tyrannie. »
Le communiqué se conclut sur un ton grave : « Que l'on ne vienne pas pleurer demain sur les ruines d'un pays que l'on aura laissé sombrer par peur de dénoncer les bourreaux d'aujourd'hui. L'histoire jugera ! »
Ces déclarations interviennent alors que le Cameroun traverse une crise politique depuis la réélection contestée de Paul Biya, 92 ans, pour un huitième mandat, et au lendemain de la première journée de l'opération « villes mortes » lancée par le candidat d'opposition Issa Tchiroma Bakary.
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com
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