Cameroun : RSF dénonce la situation de la presse camerounaise
L'organisation internationale Reporters sans Frontières (RSF) tire la sonnette d'alarme concernant l'état de la liberté de presse au Cameroun. Cette prise de position intervient après l'investiture de Paul Biya le 6 novembre pour un huitième mandat.
Le scrutin présidentiel a généré des tensions importantes. Les manifestations contestant les résultats électoraux ont subi une répression ferme. Cette séquence politique interroge sur l'espace accordé aux libertés fondamentales dans le pays.
Le Cameroun occupe la 131e position sur 180 nations évaluées dans le Classement mondial de la liberté de presse 2025. Ce rang reflète les obstacles rencontrés quotidiennement par les professionnels de l'information.
RSF souligne sans détour que l'exercice du journalisme s'effectue dans des conditions particulièrement complexes. Les reporters font face à diverses formes de pressions : intimidations, détentions arbitraires et violences physiques.
Dix mesures proposées par RSF
L'organisation formule des recommandations précises pour transformer la situation :
Protection et sécurité : Garantir l'intégrité physique des journalistes face aux agressions. Supprimer l'emprisonnement pour les infractions liées à la diffamation. Cesser l'application abusive de la législation antiterroriste contre les médias.
Réformes institutionnelles : Réviser le fonctionnement du Conseil national de la communication pour assurer son indépendance. Restructurer la CRTV afin d'en faire un service public autonome. Établir un accès transparent à l'information gouvernementale
Soutien économique et justice : Mettre en place une aide financière claire et équitable pour les organes de presse. Libérer Amadou Vamoulké, ancien dirigeant de la CRTV emprisonné depuis neuf années. Enquêter rigoureusement sur les agressions visant les journalistes. Conduire une investigation transparente sur l'assassinat de Martinez Zogo
Appel à l'action concrète
RSF insiste sur la nécessité de dépasser le stade des déclarations d'intention. L'organisation exige des mesures tangibles de la part des autorités camerounaises.
Le bilan de plus de quatre décennies au pouvoir révèle une dégradation continue de l'espace médiatique. Les promesses formulées lors des campagnes électorales doivent se traduire par des avancées réelles.
L'absence de progrès consolide la réputation du Cameroun comme territoire hostile aux journalistes sur le continent africain. RSF place les autorités face à leurs responsabilités.
La transformation de l'environnement médiatique nécessite une volonté politique forte. Ces recommandations constituent une feuille de route pour sortir de la crise actuelle.
Le climat de peur qui règne parmi les professionnels des médias camerounais appelle une réponse urgente et substantielle des instances dirigeantes.
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com
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