Côte d'Ivoire : Santé menstruelle, 20 organisations unissent leurs forces pour briser les tabous
Les 14 et 15 novembre 2025, l’hôtel La Rose Blanche de Cocody Angré a accueilli un atelier d’envergure nationale dédié à la promotion de la santé et de la dignité menstruelle. Organisée dans le cadre du projet SPS : Sang pour Sang pour la Santé et la Dignité Menstruelle, l’initiative a réuni les membres du Consortium Alliance pour la Dignité Menstruelle Arc-en-Ciel du Bonheur, JFA, ORAF et SMED-CI, ainsi qu’une cinquantaine d’influenceurs et de journalistes venus renforcer leurs connaissances et leur rôle dans la lutte contre les tabous liés aux menstruations. C'est Un atelier stratégique pour transformer le narratif autour des menstruations.
L'objectif de cet atelier est de faire reconnaître la dignité menstruelle comme un droit humain.
Cette rencontre s’inscrit dans une dynamique nationale visant à placer la dignité menstruelle au cœur des politiques publiques. Le projet SPS entend encourager l’État à intégrer durablement cette thématique dans les programmes de santé, d’éducation et de protection sociale.
« La dignité menstruelle n’est pas un luxe. C’est un droit humain fondamental et un impératif de justice sociale », a rappelé Mme Leïla.
Le projet ambitionne également de mobiliser les acteurs institutionnels, communautaires et médiatiques autour d’un objectif commun : briser les tabous et transformer les comportements. Les participants ont été invités à jouer un rôle moteur dans la sensibilisation au sein des écoles, des communautés, des établissements pénitentiaires et des médias nationaux.
Pour Mme Touré Madoussou, présidente de SMED-CI, les défis restent immenses.
« En Côte d'Ivoire, des milliers de femmes et de filles continuent de faire face à la précarité menstruelle, marquée par le manque d'accès aux produits d'hygiène, l'insuffisance des infrastructures sanitaires et les tabous persistants. Ces réalités affectent leur santé, leur éducation et leur dignité, surtout en milieu carcéral et défavorisé », a-t-elle déclaré.
Avec la participation de 20 ONG, l’atelier témoigne d’une volonté collective de transformer la situation à grande échelle. Le projet SPS, prévu sur un an, couvrira l’ensemble du territoire ivoirien.
Influenceurs et médias au cœur du changement de narratif. À l’ère du numérique, les réseaux sociaux sont devenus des espaces décisifs dans la formation de l’opinion publique. De nombreux contenus en ligne sur les menstruations restent encore marqués par des stéréotypes. D’où l’importance de cet atelier, articulé autour d’un objectif principal : mobiliser les influenceurs et les médias pour promouvoir un discours positif, harmonisé et basé sur le lexique SDM élaboré par les ONG partenaires.
Les résultats attendus sont ambitieux : adoption du lexique harmonisé, production de contenus responsables, création d’un réseau national d’influenceurs engagés et déconstructions progressives des tabous dans les médias.
Grâce à ce projet, la Côte d’Ivoire espère bâtir un environnement social où les menstruations ne seront plus un sujet de honte, mais un enjeu assumé de santé publique et d'équité de genre.
Jean Chresus, Abidjan
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