Sonko et Faye

Une nouvelle tension majeure a éclaté au sommet de l’État sénégalais, révélant les profondes fractures qui traversent la majorité au pouvoir. 

Le président Bassirou Diomaye Faye et son premier ministre Ousmane Sonko sont désormais engagés dans un bras de fer ouvert autour du contrôle de leur coalition politique.

Dans un communiqué ferme, le parti au pouvoir dirigé par Ousmane Sonko a rejeté la décision du chef de l’État de démettre Aïssatou Mbodj, coordinatrice de la coalition présidentielle.

Cette dernière, proche du premier ministre, avait joué un rôle central dans la victoire de l’alliance lors de la présidentielle de mars 2024.

La réaction sans ambiguïté du Pastef marque une contestation frontale de l’autorité présidentielle, une situation rare dans la jeune histoire politique du pays.

La semaine dernière, Bassirou Diomaye Faye avait annoncé avoir mis fin aux fonctions de Mme Mbodj, dénonçant des « facteurs de division » au sein de la coalition.

Pour la remplacer, il a nommé Aminata Touré, ancienne première ministre, figure expérimentée, mais également controversée dans l’espace politique sénégalais.

Ce choix, perçu comme une volonté de resserrer le contrôle présidentiel, a immédiatement attisé les tensions avec le camp Sonko.

Cette crise survient dans un contexte où les relations entre Diomaye Faye et Ousmane Sonko, longtemps soudées par un combat commun, semblent se détériorer.

Le désaccord public autour de la coordination de la coalition pourrait annoncer une reconfiguration interne majeure, voire une lutte d’influence à plus long terme en vue de la présidentielle de 2029.

Le duel entre les deux têtes de l’exécutif est désormais sur la place publique. Et il pourrait redéfinir tout l’équilibre politique du Sénégal.