Issa Tchiroma

Le président « élu » appelle à la cessation de toutes les activités et à un recueillement collectif en mémoire des victimes de la crise post-électorale.

Dans une déclaration rendue publique ce jeudi, Issa Tchiroma Bakary, qui se proclame président élu de la République du Cameroun, a annoncé l'instauration d'une journée de deuil national pour ce vendredi 21 novembre 2025. Selon Issa Tchiroma, cette initiative vise à rendre hommage aux Camerounais tombés lors des manifestations suivant l'élection présidentielle du 12 octobre dernier.

Ultimatum non respecté

Tchiroma Bakary rappelle avoir donné il y a quelques jours un délai de 48 heures au gouvernement en place pour libérer l'ensemble des prisonniers politiques et des personnes détenues arbitrairement. Constatant que seul un nombre restreint de détenus, principalement des mineurs, ont été relâchés, il dénonce une manœuvre insuffisante destinée à apaiser temporairement les tensions.

Rompant le silence qu'il s'était imposé depuis, le président élu affirme qu'il est désormais de son devoir de s'adresser aux Camerounais avec gravité. Il évoque les victimes tombées pour avoir défendu le résultat du scrutin du 12 octobre, qu'il qualifie de martyrs du Cameroun.

Journée chômée sur tout le territoire

La journée du vendredi 21 novembre sera observée comme un jour de deuil national, avec fermeture de tous les commerces, bureaux et services administratifs. Tchiroma Bakary invite la population à observer une minute de silence à midi précises, aussi bien sur le territoire national que dans la diaspora.

Il appelle également les croyants de toutes confessions à se rassembler dans leurs lieux de culte pour prier et confier à Dieu la mémoire des disparus. Cette journée est présentée comme un acte de résistance collective et un hommage comparable à celui qui aurait dû être rendu aux héros des mouvements de 1955, du 26 mai 1990 ou des soulèvements de 2008.

Engagement

Dans sa déclaration, Issa Tchiroma Bakary réaffirme sa détermination à ne pas reculer ni négocier avec ce qu'il qualifie de régime illégitime. Il annonce la création prochaine d'un fonds de soutien aux victimes et promet de nouvelles instructions dans le cadre d'une stratégie de résistance active et passive.

Le président élu se dit investi d'un mandat clair du peuple camerounais pour faire triompher la vérité des urnes et engager la refondation morale et politique du pays. Il promet de consacrer le reste de sa vie à l'accomplissement de ce serment de fidélité au peuple.

Cette déclaration intervient dans un contexte de tensions politiques persistantes au Cameroun depuis l'élection présidentielle d'octobre, dont les résultats demeurent contestés par une partie de l'opposition et de la population.

-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.

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