Faye et Sonko

Alors que les tensions entre le président Bassirou Diomaye Faye et son premier ministre Ousmane Sonko ont éclaté au grand jour ces derniers jours, le chef de l’État préfère jouer la carte de l'apaisement. 

Malgré l’absence de communiqué officiel à l’issue de leur entrevue, plusieurs propos du président ont filtré dans la presse, laissant percevoir sa volonté de préserver leur relation politique, lors d'une rencontre au palais présidentiel avec des membres du bureau politique du parti au pouvoir dans la soirée du mardi 18 novembre.

Diomaye Faye a insisté sur la solidité de son lien avec Ousmane Sonko, affirmant qu’il ne lui ferait « jamais de mal », et assurant que Sonko agirait de même. 

Il a également balayé les spéculations évoquant une rupture au sein du Pastef : « Je reste dans le parti », a-t-il déclaré, rappelant qu'il n’avait jamais cessé de communiquer avec son Premier ministre.

Mais sur le fond du conflit, le président reste inflexible. La discorde porte sur le choix de la personnalité appelée à diriger la coalition Diomaye président.

Diomaye Faye a confirmé être l’auteur de la décision de remplacer Aïda Mbodj, proche de Sonko, par Aminata Touré, qui avait coordonné sa campagne en 2024.

Le chef de l’État refuse donc de revenir sur ce choix stratégique, malgré les tensions qu’il provoque au sein de la majorité.

Interrogé sur l’élection présidentielle de 2029, Bassirou Diomaye Faye a esquivé toute certitude, déclarant simplement qu’il ne savait pas s’il serait « encore vivant en 2029 ». 

Une manière d’éviter d’ouvrir trop tôt la bataille de succession, alors que les tensions internes montrent déjà les premières fissures.

Ces paroles suffiront-elles à calmer la majorité présidentielle et à rassurer une base militante agitée par ces divergences ?

Malgré le climat de crispation, la coalition au pouvoir a enregistré 180 nouvelles demandes d’adhésion ces derniers jours, signe que le tandem Faye-Sonko conserve toujours une forte attractivité politique.