Côte d'Ivoire : Diplomatie économique, la CPU-PME invite l'État à réformer le système commercial pour booster la compétitivité des PME sur les marchés mondiaux
La troisième édition des Rencontres d’affaires avec les services économiques des ambassades a été marquée par une intervention remarquée de la Confédération Patronale Unique des PME (CPU-PME), apportant une contribution stratégique au débat sur la diplomatie économique ivoirienne.
Au moment où l’ouverture internationale devient un moteur essentiel de croissance, la CPU-PME rappelle que la diplomatie économique n’est plus uniquement une affaire d’État : elle doit désormais mobiliser de manière coordonnée les secteurs public et privé.
La CPU-PME souligne que la consolidation de la puissance économique ivoirienne passera inévitablement par une présence accrue sur les marchés internationaux.
L’enjeu : sortir des marchés protégés traditionnels et intégrer avec succès les espaces concurrentiels mondiaux.
Cette conquête suppose une démarche complexe, progressive et multidimensionnelle, articulée autour de trois piliers essentiels, compréhension réciproque des attentes des partenaires étrangers, définition d’objectifs clairs, aussi bien commerciaux que politiques et stratégiques et coordination étroite entre secteur privé et pouvoirs publics, afin d’assurer une politique extérieure cohérente et lisible.
Dans un monde multipolaire où émergent de nouveaux pôles économiques Chine, Inde, Brésil, Russie, la Côte d’Ivoire doit adapter son approche, renforcer son positionnement et tirer profit des complémentarités avec ces puissances.
L’une des difficultés majeures identifiées par la CPU-PME est l’accès insuffisant à l’information économique stratégique.
Une diplomatie commerciale efficace repose sur, la collecte d’informations fiables, leur analyse et leur diffusion utile auprès des entreprises, en particulier les PME.
La CPU-PME appelle l’État à mettre en place un système performant d’intelligence économique, condition indispensable pour sécuriser les partenariats et orienter efficacement les initiatives sur les marchés extérieurs.
La CPU-PME insiste également sur les limites actuelles du système financier ivoirien, encore insuffisamment adapté aux exigences du commerce international. Parmi les obstacles recensés, la rareté des crédits bancaires à moyen et long terme dédiés aux échanges internationaux, l'absence de banques d’affaires ivoiriennes capables d’accompagner les entreprises à l’étranger et le déficit de mécanismes financiers robustes pour soutenir les transactions complexes.
Pour relever ce défi, la Confédération plaide pour la mobilisation renforcée d’institutions telles que la BNI et d’autres acteurs financiers, afin d’accroître les financements destinés aux PME, faciliter l’escompte à l’étranger et transformer certaines banques en véritables opérateurs du commerce extérieur.
Elle encourage également l’inspiration de modèles internationaux performants, comme les agences de crédit à l’export américaines ou allemandes, capables d’octroyer des crédits à très long terme, jusqu’à 25 voire 50 ans.
Un mixage de financements locaux et internationaux serait, selon la CPU-PME, un catalyseur majeur d’expansion.
Pour se projeter sur les marchés extérieurs, la CPU-PME identifie deux approches complémentaires. Il s'agit de la saisie d’opportunités : détecter les marchés existants grâce à un réseau dynamique et réactif de la construction d’opportunités : développer de nouveaux débouchés par une approche proactive et innovante.
Les PME ont la possibilité de s’ouvrir à une large gamme de dispositifs stratégiques : alliances asymétriques, coentreprises, exportations, licences, investissements directs, etc.
L’un des leviers clés demeure le capital relationnel, qui permet d’accéder à de nouveaux réseaux d’affaires.
Certaines entreprises adoptent même des modèles inclusifs, intégrant les populations défavorisées dans la chaîne de valeur en tant que producteurs, clients ou employés.
La CPU-PME cite l’exemple du Musiad, union patronale turque reconnue pour l’efficacité de son action internationale.
Cette organisation se distingue par des réseaux solides et étendus à travers le monde, une diplomatie économique proactive, un dialogue constant avec les autorités publiques et un soutien structuré aux PME turques dans leur expansion.
Un modèle que la CPU-PME estime pertinent pour renforcer les organisations patronales ivoiriennes et améliorer leur influence à l’international.
À travers son intervention, la CPU-PME appelle à une nouvelle ère de diplomatie économique, plus intégrée, plus ambitieuse et plus inclusive.
Elle souligne que la réussite de l’internationalisation des entreprises ivoiriennes dépendra d’une alliance étroite entre l’État, les institutions financières, les patronats et les PME elles-mêmes.
La Côte d’Ivoire dispose des atouts nécessaires. Reste désormais à structurer, coordonner et accélérer son offensive sur les marchés internationaux.
Wassimagnon
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