Cameroun : Convention du MRC interdite, Kamto sous surveillance, siège du parti encerclé, de quoi le régime Biya a-t-il peur ?
La convention extraordinaire du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), prévue pour renouveler sa direction, avec Maurice Kamto comme unique candidat à la présidence, n’a finalement pas pu se tenir ce 29 novembre 2025.
La raison : Les forces de l'ordre ont investi le siège du parti d'opposition, rendant impossible la tenue de cette assemblée interne.
Dans une déclaration publiée la veille, le président par intérim Mamadou Mota avait annoncé le maintien de cette rencontre statutaire, en dépit de l'opposition formulée par les autorités administratives locales. Selon le responsable du parti, cette assemblée interne, organisée dans les locaux privés de la formation politique, ne requérait aucune validation préalable des autorités.
Le parti contestait fermement le bien-fondé de cette interdiction, la qualifiant d'intervention à caractère politique dépourvue de base légale. D'après les responsables du MRC, la décision administrative se fondait sur le signalement d'un ancien membre exclu du mouvement.
Dispositif sécuritaire
Dès le samedi matin, un important déploiement policier a été observé aux abords du siège du parti situé dans le quartier Odza à Yaoundé. Le périmètre était étroitement surveillé, créant une atmosphère de forte tension dans le secteur.
Cette présence massive des forces de maintien de l'ordre a été interprétée par de nombreux analystes comme une volonté manifeste d'empêcher la tenue de l'événement, malgré son caractère interne et privé.
Maurice Kamto sous surveillance
Le MRC a également dénoncé l'encerclement du domicile de son leader, le Professeur Maurice Kamto. Selon le parti, ce dispositif perdure depuis plusieurs jours sans qu'aucun document officiel ou décision de justice ne justifie cette mesure.
Le mouvement y voit une violation des droits constitutionnels et des engagements internationaux du Cameroun en matière de libertés publiques. Le parti exige le retrait immédiat de ce dispositif qu'il qualifie d'arbitraire et avertit que toute atteinte à son président sera directement imputée aux autorités.
Issa Tchiroma Bakary prend position
L'ancien ministre Issa Tchiroma Bakary, qui se présente comme président élu, a publiquement exprimé son soutien au MRC dans cette confrontation avec le pouvoir. Dans un message diffusé le 29 novembre 2025, il condamne vigoureusement la surveillance imposée au professeur Kamto et le blocus du siège du parti.
Il dénonce ce qu'il considère comme des violations des libertés fondamentales d'association et individuelles. Qualifiant Maurice Kamto de compagnon de lutte, il appelle à la mobilisation populaire et met en garde contre ce qu'il perçoit comme des dérives autoritaires du régime.
Cette prise de position publique en faveur du leader du MRC risque d'accentuer les tensions déjà vives entre l'opposition et le pouvoir en place.
. -Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com
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