Côte d'Ivoire : CNTSCI, le Directeur général brise les rumeurs et lance un appel national au don de sang
Face à la montée des rumeurs et à la baisse inquiétante de fréquentation des centres de collecte, le Centre national de transfusion sanguine de Côte d’Ivoire (CNTS-CI) a tenu, ce mercredi 3 décembre 2025, une conférence de presse déterminante à son siège de Treichville.
Objectif, rétablir la vérité, rassurer les populations et mobiliser massivement les donneurs pour renforcer les stocks de Produits Sanguins Labiles (PSL), alors que s’approche la période sensible des fêtes de fin d’année.
Dans une salle comble, le Directeur général du CNTS-CI, Konaté Seidou, a livré un message clair, précis et empreint de fermeté : le système transfusionnel ivoirien fonctionne, il est sécurisé, modernisé, et nécessite plus que jamais l’engagement citoyen.
Le CNTS-CI fait face depuis plusieurs semaines à la prolifération de fausses informations sur les réseaux sociaux, créant doute et hésitation au sein de la population.
Une situation préoccupante qui menace directement les réserves nationales en sang, déjà mises sous pression par des besoins toujours élevés et constants.« Nous devons dire la vérité, fermement mais calmement. Les rumeurs fragilisent la chaîne de solidarité et peuvent coûter des vies », a martelé le Directeur général.
Konaté Seidou a rappelé que la disponibilité du sang en Côte d’Ivoire repose exclusivement sur le don volontaire, bénévole et gratuit, comme le prévoit la loi de 1993.
Dès l’ouverture, le DG a tenu à exprimer la gratitude du ministère de la Santé et de la Couverture maladie universelle, dirigé par le ministre Pierre Dimba, pour le rôle déterminant des professionnels des médias dans la sensibilisation des populations.
« Grâce à vos plumes, vos micros et vos caméras, les Ivoiriens sont informés, sensibilisés et instruits. Vous êtes des partenaires indispensables de la santé publique », a-t-il salué.
Konaté Seidou a revisité les grandes réformes structurantes menées depuis 2022 pour stabiliser et sécuriser l’approvisionnement en sang.
Avant les réformes de février 2022, les prix variaient dangereusement de 2 000 à 8 000 FCFA dans les structures publiques, jusqu’à 25 000 FCFA dans certaines structures privées.
Une situation source de spéculations et d’inégalités. « Aujourd’hui, sur tout le territoire, la poche de sang coûte 3 000 FCFA. À Dabou, Guézon, Katiola ou Sékanga, c’est le même prix pour tous », a rappelé le DG.
Depuis 2022, toute structure pratiquant hospitalisation ou transfusion doit disposer d’un dépôt de sang interne. « Ce n’est plus aux familles de chercher du sang. C’est à l’hôpital de commander, et au CNTS-CI de fournir », a insisté Konaté Seidou.
Il a invité les citoyens à demander systématiquement au personnel médical si le CNTS-CI a été contacté avant de lancer des SOS sur les réseaux sociaux.
Grâce à un budget renforcé, le CNTS-CI a pu :réhabiliter et moderniser ses infrastructures, acquérir de nouveaux équipements et véhicules et améliorer les capacités de prélèvement, stockage et distribution.
Les réformes ont porté leurs fruits, 2021 : 158 000 poches prélevées – 60% de satisfaction des besoins, 2022 : 192 000 poches, 86% de satisfaction, 2023 : 240 000 poches, 96% de couverture et 2024 : 298 000 poches, autosuffisance nationale atteinte « Aucun décès lié au manque de sang n’a été enregistré en 2023 », a souligné fièrement le DG, rappelant que le CNTS-CI a été élu meilleur établissement sanitaire du pays au Prix national d’excellence.
En 2025, l’institution a déjà atteint 103% de son objectif annuel de collecte.
Si la poche est cédée à 3 000 FCFA, son coût réel demeure très élevé. « Le reste est intégralement pris en charge par l’État », a expliqué Konaté Seidou.
Les donneurs réguliers bénéficient, eux, d’avantages importants gratuité du sang pour eux-mêmes et leurs parents biologiques, gratuité pour conjoints légaux et gratuité pour les enfants jusqu’à la majorité.
Sur une population de 30 millions d’habitants, seuls 45 000 donneurs réguliers assurent l’essentiel des réserves annuelles.
« Il suffirait que 1% de la population donne pour que plus personne ne paie le sang », a affirmé le DG.
Le pays compte aujourd’hui 35 structures transfusionnelles couvrant les 31 régions. Une nouvelle structure ouvrira à Duékoué avant le 31 décembre 2025. Une dizaine d’autres verront le jour en 2025 et 51 structures seront opérationnelles à l’horizon 2026.
Objectifs nationaux, un hôpital à moins de 5 km de chaque citoyen et une structure transfusionnelle à moins de 50 km.
Depuis 2023, le CNTS-CI organise chaque mois une grande cérémonie nationale de reconnaissance des donneurs réguliers.
« Sans donneurs, il n’y a pas de transfusion possible. Ces héros méritent d’être célébrés », a insisté le Directeur général.
Le DG a conclu par un message fort, largement relayé dans la salle : « L’État a fait sa part. Le ministre a fait sa part. Les équipes du CNTS-CI font la leur, jour et nuit. Désormais, c’est à chaque citoyen de faire la sienne. Donnez votre sang, sauvez des vies. »
Il a rappelé que donner une poche de sang, c’est sauver une vie, et parfois sauver une famille entière.
Cette conférence de presse marque un tournant crucial dans la lutte contre la désinformation et la mobilisation citoyenne autour du don de sang.
À l’approche des fêtes de fin d’année, période traditionnellement critique pour les réserves, le CNTS-CI appelle chaque ivoirien éligible à un geste de solidarité simple, gratuit et vital.
Wassimagnon
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