Côte d'Ivoire: La PIRME, l'instrument qui va révolutionner le secteur des ressources extractives et de l'Energie
La Côte d’Ivoire franchit une étape décisive dans la refonte de son modèle de développement avec le lancement officiel de la Politique intégrée des ressources minérales et de l’énergie (PIRME). Présentée et adoptée en Conseil des ministres le 3 décembre, cette stratégie ambitieuse vise à transformer le secteur mines–énergie en un pilier majeur de croissance, capable de doubler sa contribution au PIB, de 7 % en 2022 à 14 % d’ici 2040, selon Mamadou Sangafowa Coulibaly, ministre des Mines, du Pétrole et de l’Énergie.
Pour un pays longtemps porté par les cultures de rente, la PIRME marque un tournant stratégique : celui d’une économie désormais résolument tournée vers la valorisation de son potentiel minier, énergétique et industriel.
La PIRME place la Côte d’Ivoire sur la trajectoire des économies émergentes qui misent sur une exploitation durable, optimisée et transformante de leurs ressources naturelles.
Elle couvre l’ensemble de la chaîne de valeur de la prospection à la transformation locale et embrasse toutes les ressources du sous-sol : or, manganèse, nickel, fer, lithium, hydrocarbures.
L’un des objectifs clés consiste à faire de ces ressources un moteur industriel tout en garantissant un accès universel à une énergie fiable et abordable, condition indispensable à la compétitivité et au développement du secteur productif.
Cette politique cadre également avec les engagements internationaux du pays, atteindre l’Objectif de Développement Durable n°7 (énergie propre et accessible), honorer les engagements climatiques de la COP21, réduire de 38 % les émissions du secteur énergétique et porter les énergies renouvelables à 45 % dans le mix national.
La PIRME se fonde sur des principes structurants visant à concilier croissance, inclusion sociale, protection de l’environnement et bonne gouvernance. Elle met notamment l’accent sur la complémentarité entre mines, hydrocarbures et énergie, une répartition équitable et transparente des revenus, la préservation de l’environnement et des ressources pour les générations futures, un renforcement de la gouvernance aligné sur les standards internationaux.
Ces orientations répondent aux défis structurels du secteur, parmi lesquels, un déficit de données géologiques fiables, l’orpaillage illégal et ses effets économiques, environnementaux et sociaux, des infrastructures logistiques insuffisantes, la fragilité financière du secteur électrique, un rôle encore limité des entreprises publiques et une participation insuffisante des nationaux aux chaînes de valeur extractives et énergétiques.
La mise en œuvre de la PIRME s’articulera autour de trois phases quinquennales et nécessitera un investissement de 38 000 milliards FCFA. La répartition des financements traduit la volonté d’équilibrer les priorités, 41 % pour le secteur de l’énergie, 30 % pour les mines et 29 % pour les hydrocarbures.
Les financements combineront ressources publiques, investissements privés et partenariats stratégiques, afin d’assurer une mise en œuvre efficace et conforme aux objectifs de développement durable.
La PIRME promet des transformations structurelles profondes, développement d’industries locales et de nouvelles chaînes de valeur, création d’emplois qualifiés et formels, avec un impact direct sur la réduction de la pauvreté, amélioration de l’accès à l’énergie pour les ménages et les entreprises, renforcement de la gestion durable des ressources, réduction significative des émissions de gaz à effet de serre.
Les projections sont particulièrement ambitieuses. Côte d’Ivoire, premier producteur africain d’or, dont 50 % transformés localement, production nationale de fer : 10 millions de tonnes, production pétrolière portée à 500 000 barils/jour.
En réunissant sous un même cadre les secteurs minier, pétrolier et énergétique — jusque-là gérés de façon séparée — la PIRME positionne la Côte d’Ivoire comme l’un des futurs hubs miniers et énergétiques les plus structurés d’Afrique de l’Ouest.
Cette vision intégrée permettra au pays de maximiser la valeur ajoutée locale, de renforcer sa souveraineté énergétique et d’attirer davantage d’investissements, tout en assurant un développement durable au bénéfice des populations.
Wassimagnon
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