Côte d'Ivoire : Manipulation de l'information, l'OIDH sonne l'alerte et valide son rapport sur l'ingérence étrangère
Autour d’experts nationaux et internationaux, l’Observatoire Ivoirien des Droits de l’Homme (OIDH) a ouvert, ce jeudi 4 décembre 2025, un atelier de validation de son étude sur la manipulation de l’information et l’ingérence menée depuis l’étranger. Dans un contexte où les narratifs toxiques, les campagnes d’influence et les opérations numériques transfrontalières s’intensifient, cette rencontre apparaît comme un rempart scientifique et citoyen pour préserver l’intégrité de l’espace public ivoirien, à l’approche des élections législatives.
La validation du rapport préliminaire de l’Observatoire Ivoirien des Droits de l’Homme (OIDH) sur la manipulation de l’information et l’ingérence menée depuis l’étranger (FIMI), l’espace informationnel ivoirien connaît une recrudescence de contenus manipulatoires, surtout en période électorale.
En ouverture, Mel Christiano Aké, représentant le président de l’OIDH, a rappelé « la nécessité d’une vigilance accrue face aux nouvelles formes d’ingérence numérique, désormais renforcées par l’usage de l’intelligence artificielle ».
L’étude, conduite depuis septembre 2025 grâce au soutien d’International IDEA, vise à dresser un état des lieux complet des mécanismes de désinformation orchestrés depuis l’étranger. Les cycles électoraux de 2020 et 2023 ont, selon l’OIDH, révélé « une perméabilité inquiétante » de l’écosystème médiatique ivoirien aux narratifs géopolitiques exogènes.
Pour Yannick Denis Anaky, responsable du Programme Intégrité de l’Information à l’OIDH, « ce rapport doit être un outil d’anticipation, d’alerte et d’action, surtout pour les institutions de régulation et les acteurs des médias ».
L’atelier, structuré en trois séquences, a permis d’associer toutes les parties prenantes : organes de régulation, journalistes, experts en EMI/FIMI, organisations de la société civile et universitaires. Réunis en groupes thématiques, les participants ont analysé les facteurs de vulnérabilité exploités par des acteurs étrangers ainsi que les risques potentiels pour les processus électoraux.
Selon Sébastien Becker, d’International IDEA, intervenant en visioconférence : « La Côte d’Ivoire est, après le Sénégal, le deuxième pays d’Afrique subsaharienne à bénéficier de cette étude scientifique d’envergure. Elle contribuera à renforcer la résilience démocratique du pays ».
La rencontre a enregistré la présence d’éminents responsables institutionnels : la CEI, la HACA, l’ANP, la CNDH, l’UNESCO, l’ANSSI-CI et la Délégation de l’Union européenne. Représentant le ministre de la Communication, Imbassou Ouattara a souligné que « le gouvernement prépare une loi spécifique contre l’ingérence informationnelle, afin d’adapter le cadre juridique aux nouveaux défis numériques ».
À l’issue des échanges, les contributions recueillies seront intégrées au rapport final, qui sera présenté publiquement début 2026. Pour l’OIDH, ce document constituera une référence scientifique et opérationnelle au service de la protection de l’intégrité de l’information en Côte d’Ivoire.
« Nous comptons sur chaque acteur pour enrichir ce travail et renforcer notre résilience collective », a conclu Mel Christiano Aké.
Jean Chresus, Abidjan
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