Afrique : Jacob Zuma réclame l'indépendance économique du continent au Ghana et fustige l'Occident
Jacob Zuma au Ghana (ph)
L'ancien Président sud-africain et chef du parti MK, Jacob Zuma, a appelé l'Afrique à achever sa lutte de libération en s’affranchissant de ce qu'il a qualifié d'« esclavage économique » lié aux systèmes financiers contrôlés par l'Occident et a ensuite réitéré son appel de longue date pour que le continent évolue vers une monnaie unique.
Zuma a lancé son appel le mardi 19 août 2025 à Accra au Ghana lors de la Conférence annuelle sur le leadership 2025 à l'Université d'études professionnelles d'Accra (UPSA) axée sur le thème « Géopolitique et géoéconomie de la dédollarisation : stratégie monétaire des BRICS, leçons pour la monnaie commune de l'Afrique et au-delà ».
La Conférence annuelle de l'UPSA sur le leadership est un événement phare qui réunit des leaders d'opinion issus du monde universitaire, de la diplomatie, de la finance et de la politique pour explorer les enjeux mondiaux urgents et leurs implications pour le développement de l'Afrique.
Dans son intervention, le leader du parti MK a exhorté le continent africain à exploiter ses ressources et à réduire sa dépendance à l'aide étrangère et a souligné que « La dépendance de l'Afrique à l'Occident est une forme de mort lente. ».
Il a déploré le fait que 80 % des échanges africains se font en devises étrangères, ce qui limite l'efficacité du commerce régional avant d’indiquer que le continent devra résister à toute forme de néocolonialisme et aux influences extérieures qui cherchent constamment à monter les pays les uns contre les autres et les peuples les uns contre les autres pour exploiter les ressources.
Appel à l’indépendance économique
Soucieux de l’essor de l’Afrique, Zuma a rappelé que si l'Afrique a obtenu son indépendance politique il y a des décennies, mais que le continent reste entravé par la dépendance financière.
Il a soutenu que les puissances occidentales dictent toujours l'orientation économique de l'Afrique par leur contrôle des monnaies, des prêts et des systèmes commerciaux en affirmant que « Nous sommes libres par notre drapeau et notre hymne », a déclaré Zuma, « mais nos monnaies sont prises en otage ».
Sur un autre plan, Zuma a salué les récents changements politiques au Sahel, qualifiant les coups d'État militaires au Mali, au Burkina Faso et au Niger non pas de coups d'État, mais d'« actes de libération » contre la domination occidentale.
Force des BRICS
Évoquant l'adhésion de l'Afrique du Sud aux BRICS, l'ancien Président sud-africain a décrit le bloc comme une force révolutionnaire contre « l'empire du dollar ». Les BRICS sont une coalition économique qui plaide notamment pour une refondation des institutions internationales afin de refléter l’émergence de nouvelles puissances.
Zuma a salué l'alliance des BRICS, composée au départ du Brésil, de la Russie, de l'Inde, de la Chine et de l'Afrique du Sud, comme une rébellion contre ce système et a assuré que le succès de cette organisation prouve que l'Afrique peut surmonter les inégalités économiques mondiales grâce à l'unité et à des partenariats stratégiques. L'ancien Président a donc appelé les pays africains à faire preuve de détermination, à intégrer leurs économies et à mener des politiques visant à sortir les populations de la pauvreté.
Achevant son intervention, Zuma a adressé un message aux jeunes africains, les exhortant à mener le combat pour l'indépendance économique par l'innovation, l'érudition et le militantisme.
De son côté, le chancelier de l'UPSA, Dr KK Sarpong, a déclaré que les africains doivent apprendre à prendre leur destin en main et ne pas devenir spectateurs. Cette conférence a été créée en 2017 pour offrir une plateforme de discussions nationales et internationales sur les défis et les enjeux qui touchent l'humanité.
Visite au roi des Ga
Durant son séjour à Accra, Zuma a rendu une visite de courtoisie le 18 août 2025 à Sa Majesté royale le roi Tackie Teiko Tsuru II, au Conseil traditionnel de Ga. Ce fut pour le visiteur, un moment d'unité, de respect et de connexion culturelle entre le Ghana et l'Afrique du Sud.
La rencontre avec le Ga Mantse et Zuma est perçue comme un geste symbolique de solidarité et de fraternité. Cette visite souligne l'importance des institutions traditionnelles dans le développement des relations internationales.
La visite de Zuma au Ghana s'inscrit dans le cadre d'une tournée plus vaste, consécutive à sa montée en puissance politique en Afrique du Sud, où son parti uMkhonto weSizwe (MK) est devenu une force importante.
Mensah,
Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria
- Joindre la rédaction de koaci.com (+228) 98 95 28 38 ou koaci.ghana@gmail.com –
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