© Koaci.com - jeudi 02 mai 2019 - 12:11

Mamadou Koulibaly (Ph KOACI)


© koaci.com-- 2 Mai 2019 -- Fixé à  375 Frs CFA le kilogramme, l’anacarde connaît des problèmes de vente depuis la fixation du prix en février dernier.

Le prix kilogramme de l’anacarde tel que fixé par le gouvernement n’est pas pratiqué sur le terrain, chose qui provoque une sérieuse crise dans le secteur.
Plusieurs producteurs sont obligés de stocker leurs produits plutôt que de les vendre à  un prix dérisoire bord-champ.

Dans une vidéo publiée ce jour sur internet, Mamadou Koulibaly, maire de la commune d’Azaguié dénonce la mauvaise politique du gouvernement en ce qui concerne le secteur de l’anacarde.

Expliquant la mauvaise stratégie mise en place par le gouvernement qui impact les producteurs de l’anacarde qui ne bénéficient pas du fruit de leur travail, l’ancien président de l’Assemblée nationale met en lumière les procédés qui provoquent cette crise au niveau du secteur de l’anacarde en Côte d’Ivoire.

« On nous fait penser que vous êtes premier producteur, c’est vous qui fixez le prix et puis après le monde entier s’aligne sur votre prix. Sauf qu’une fois qu’on a fixé nos prix eux (les pays étrangers tels que l’Inde Ndlr) viennent acheter et ils s’en vont. Stratégie commerciale mauvaise. Et de surcroît, le gouvernement Ivoirien voyant la hausse de la production, se disant à  ce prix-là , on va se faire de l’argent, met là -dessus ce qu’on appelle le droit unique de sortie (DUS). 95Frs, on est passé de 10Frs à  95 Frs le droit unique de sortie ? En se disant à  ce tonnage-là  qui va sortir, le gouvernement va encaisser 60 à  70 milliards de Frs CFA et tout le monde est content. Sauf que-là  le DUS renchérie le prix de l’anacarde à  l’international. Alors on a plusieurs stocks non-liquidés. Le producteur a son stock sur les arbres, par terre et dans les magasins, celui qui achète pour venir au port a ses stocks parce que ce n’est pas acheté à  l’international, ceux qui sont en inde, au Vietnam là -bas ont des stocks pour faire tourner leurs usines, les clients des supermarchés, hypermarchés en Europe, en Amérique ont des stocks. Tout le monde gère pour que les prix finaux soient maîtrisés pour que le prix de la marchandise de base soit aussi maîtrisé », a-t-il martelé.

Mamadou Koulibaly dénonce le fait que le gouvernement ivoirien fixe les prix qui ne sont pas respectés et que les producteurs sont restreints dans la vente de leurs produits dans la zone UEMOA.

«On fixe les prix qu’on ne peut pas respecter, on n’autorise pas dans l’UEMOA que nos producteurs aillent vendre au Mali, Burkina ou au Ghana, on interdit cela alors que dans les accords on dit libre circulation des hommes et des marchandises, des biens et des personnes mais pour le cacao, l’anacarde, non ça reste ici c’est l’Etat qui fixe le prix, L’Etat est le seul acheteur vendeur. Ce n’est pas bon », fait-il remarquer

Terminant, l’ex-ministre de l’économie et des finances soutient qu’il faut mettre en place une politique de transformation locale sans passer par des intermédiaires de l’Inde, du Pakistan et du Vietnam.



Jean Chrésus