Coulibaly Ibrahime Kuibiert

L’opposition ivoirienne ne fait pas confiance à la nouvelle Commission électorale indépendante ( CEI ), présidée par le magistrat Hors hiérarchie, Coulibaly Ibrahime Kuibiert.

Guillaume Soro, ancien président du parlement ivoirien a affirmé récemment lors d’une interview que cette Institution va brûler la Côte d’Ivoire.

Mis en cause, le Président Coulibaly Ibrahime Kuibiert a répondu au député de Ferké, à l’occasion d’un atelier de renforcement des capacités des journalistes organisé, par le ministère, Gilbert Kafana Koné, indiquant au passage que les politiques aiment bien à se faire peur. En même temps, il rassure ses compatriotes de la bonne organisation des élections de 2020.

«Je ne vais pas commenter ces propos mais je tiens à rassurer les Ivoiriens qu’il n’y a rien à craindre. La CEI va sereinement exécuter sa mission conformément aux règles de l’art. Les politiques aiment bien à se faire peur. En même temps qu’ils disent ne pas être de la CEI, ils n’excluent pas d’être candidat à l’élection que la CEI va organiser. Cela veut tout dire. En principe, lorsque vous n’avez pas confiance en un organe, vous ne vous soumettez pas à la gestion de cet organe. En réalité, ils nous font confiance mais c’est un jeu de séduction. On nous met la pression, mais nous allons faire les choses conformément aux règles de l’art sans mettre le feu à notre beau pays. Et c’est dans l’intérêt de chaque Ivoirien, » a expliqué le Magistrat Hors hiérarchie.

Le Président de la CEI a indiqué qu’en réalité, les messages des politiques ne sont pas destinés à la CEI.

«Les messages sont destinés entre eux politiques. Les politiciens fonctionnent en stéréo. C’est-à-dire qu’il y a le cadre légal qu’ils réclament tous mais en marge du cadre légal, ils vont au consensus. Comme très souvent, ils ont les mêmes intérêts pour la même chose, le consensus ne marche pas, ils reviennent au cadre légal. Cela fait partie des règles du jeu. Il ne faut pas avoir peur. Les choses se passeront paisiblement et conformément à la volonté populaire contenue dans la loi, » a-t-il précisé.

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Une requête a été déposée par le PDCI-RDA devant la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples concernant la CEI.

Le Président de la CEI soutient que cette requête ne le gène pas du tout et précise que «l’indépendance de la CEI ne fait pas d’elle un autre Etat. »

«C’est en application de la première décision qu’il y a eu la recomposition de la CEI. Il n’y a pas de raison que l’Etat ne le fasse, si la décision contrarie celle qui est en vigueur. Nous sommes l’émanation des institutions de la République. On se plie aux décisions,» a mentionné, M. Coulibaly.

Bon nombre d’Ivoiriens, notamment l’opposition, taxe le Président d’être à la solde du pouvoir, il estime que ces allégations ne sont pas fondées et n’est pas prêt à renier ses amitiés.

«Je suis gêné parce que ce n’est pas vrai. Je suis magistrat. J’ai prêté serment non pas d’être à la CEI, mais de dire les choses conformément à la loi. Je ne l’ai pas fait pour des extraterrestres mais c’est pour les Ivoiriens. Le pouvoir peut être justiciable devant le juge que je suis. Il y a bien longtemps que je suis affranchi de cette tutelle. Quand on me taxe d’être un homme du pouvoir alors qu’on ne m’en apporte pas la preuve, je peux qu’être gêné. En le disant, c’est comme si on affectait mon crédit alors que je n’ai posé aucun acte qui puisse le justifier. C’est la loi qui dit que le Conseil supérieur de la magistrature désigne un magistrat à la CEI. Et, c’est ce qui a été fait parce que semble-t-il j’aurais le profil indiqué, » s’est justifié le Magistrat hors hiérarchie.

«J’ai géré les audiences foraines, le contentieux de la liste électorale, siéger dans la commission centrale de la CEI et fait le contentieux constitutionnel. D’où le choix porté sur moi. Pourquoi ne voyez-vous pas ces conditions et que vous voyez une affinité dont vous ne pouviez apporter la preuve ? Quand on est membre d’un parti politique, on a une carte. Je suis gêné quand on dit des choses qui ne sont pas prouvées. Cela ne veut pas dire que j’ai une adversité pour le pouvoir. Ce ne serait républicain. Je respecte les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. C’est cela être républicain, » a ajouté, le Président.

Il a révélé qu’il a même été taxé d’être le fils du président du Conseil constitutionnel, Koné Mamadou alors qu’il n’en est rien.

«C’est l’un des meilleurs magistrats de la Côte d’Ivoire qui a été major de sa promotion. Vous voulez des gens bien mais vous ne voulez pas qu’on aille à l’école des gens bien. Je suis allé à son école. Il m’a formé à l’ENA. Il nous éduqué à la chose judiciaire. Qui voulez vous que je suive ? Dois-je nier mes amitiés parce que je suis devenu président de la CEI et des gens qui ont de la valeur pour moi ? Mais cela n’a pas de sens. Pour rien au monde, je vais renier mes amitiés surtout quand elles me rendent meilleur. Mais, il ne s’agit pas d’une tutelle qui me soumet car la seule autorité qui vaille, c’est celle de la loi. Et, celle-là que nous allons respecter dans l’exécution de notre mission en tant que membre de la commission centrale de la CEI,» a conclu, le Juge.

Wassimagnon