L’activiste béninois Kémi Séba, interpellé samedi dernier à Ouagadougou après avoir tenus des propos outrageants contre le président burkinabé Roch Kaboré, a été condamné à deux mois de prison avec sursis et à une amende de 200.000 FCFA.

Jugé ce jeudi soir en comparution immédiate devant le tribunal de Ouagadougou, Kemi Séba a été reconnu coupable des faits d’outrage au présidents Kaboré et à des chefs d’état africains dont le président ivoirien Alassane Ouattara. 

Au cours d’un débat avec des étudiants à l’université de Ouagadougou, il avait qualifié les présidents africains de marionnettes aux ordres du président français Emmanuel Macron. 

Ressorti libre du tribunal, l’activiste béninois a enfoncé le clou : "Je ne regrette absolument rien de ce que j’ai dit. J’assume chaque mot, chaque lettre. Quand nos président continueront à recevoir des ordres des forces néocoloniales françaises, il y aura une jeunesse africaine qui prendra ses responsabilités peu importe le prix à payer". 

« Je constate que quand Macron donne des ordres, personne ne bronche mais quand la jeunesse africaine demande à nos parents de prendre leurs responsabilités, il est plus facile d’attaquer cette jeunesse que d’attaquer l’oligarchie française. Je remercie mon avocat qui a fait son devoir avec dignité », a-t-il expliqué. 

Commentant sa condamnation, Kemi Séba a indiqué que «personne sur cette terre ne pourra nous empêcher de dire ce que nous pensons. Et il faut qu’ils comprennent que la prison, c’est la 4e fois qu’on m’y envoie et à chaque fois j’en ressors plus fort ».

« Même si on me tue, la jeunesse africaine est bien plus déterminée qu’on ne peut l’imaginer. Donc rien et ni personne ne nous arrêtera. L’Afrique ou la mort, nous vaincrons », a-t-il conclu.

En rappel, Kemi Seba avait été interpellé le samedi dernier et placé en détention avant de comparaître ce jeudi devant la justice.

Boa, Ouagadougou