Macron et Ouattara

Sauf changement de dernière minute en raison de l'agenda exterieur français du moment (voyage au Liban, ndlr), les Présidents français et ivoirien doivent se rencontrer autour d'un déjeuner ce jeudi 4 septembre à Paris.

Si la France s'était déplacée en urgence à Abidjan au lendemain du décès du candidat désigné du RHDP pour se rassurer qu'Alassane Ouattara ne laisserait pas la barre du bateau ivoirien à des moussaillons, comme nous vous le rapportions en exclusivité le 16 juillet dernier (voir article associé, ndlr), son silence depuis l'acceptation de ce dernier à se porter à nouveau candidat en octobre prochain, fait, au constat, comme paniquer l'opposition, mal organisée et en retard dans le procéssus électoral, comme selon l'avis d’observateurs.

Après Bedié qui affirme avoir écrit à Macron, Affi N'guessan, dans une note publiée, demande au numéro un français de sortir de son silence pour se prononcer sur la volonté d'Alassane Ouattara de briguer un nouveau mandat, comme selon l'exigence de son parti, lui qui, avant l’événement sans précédent de la disparition d'un candidat à trois (3) mois d'une présidentielle, s'était projeté dans une autre vie.

"Monsieur le Président, votre silence est, vous ne l’ignorez pas, diversement interprété dans mon pays. Il est commenté en raison de mots laudateurs que vous aviez prononcés. Il est analysé car il autorise toutes les supputations : celle de l’indifférence, du laisser-faire, de l’embarras et finalement de l’impuissance de la communauté internationale. Votre parole est, à contrario, très attendue. En ne cautionnant pas ce coup de force institutionnel, en exigeant des élections transparentes et inclusives, vous serez fidèle aux valeurs démocratiques issues des Lumières dont la France est porteuse. Vous afficherez aussi la volonté forte de donner un nouveau souffle à cette relation si particulière entre nos deux États.", a affirmé le candidat déclaré du FPI officiel pour la présidentielle d'Octobre prochain.

"Soixante ans après notre indépendance, le refus de ce coup d’Etat institutionnel serait le marqueur puissant, à la fois d’une rupture et d’un nouveau départ. Votre silence est interprété, votre parole peut être décisive.", a conclu un Pascal Affi N'guessan aux reflex coloniaux d'interpeller cette France qui a pourtant décidé de tourner la page et d'établir de nouvelles relations avec ses partenaires africains loin des schémas d'antan.

Au delà de leur relations d'amitiés et de leur complicité, c'est entre chef d'Etat de Pays souverains et partenaires (projets en cours de réalisation et planifiés entre les deux Pays, ndlr) qu'Alassane Ouattara et Emmanuel Macron s’entretiendront ce jeudi à Paris.

Jean Chresus