les responsables de la CDRP ce mercredi au siège du PDCI à Cocody (Ph KOACI)

Les responsables de la plateforme politique de l'opposition la Coalition pour la démocratie la République et la paix (CDRP) ont animé un point de presse ce mercredi 30 septembre au siège du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) à Cocody, comme constaté sur place par KOACI.

Cette sortie des responsables de la plateforme CDRP fait suite aux propos tenus par le Premier ministre à Bouaflé lors du meeting de clôture de la visite que le Chef de l'Etat a effectué dans la région natale de feu Diby Koffi précédemment président Conseil économique et Social. 

« Monsieur le Président, nous serons obligés de vous désobéir un peu si l'opposition continue de donner des mots d'ordre pour la destruction des édifices de l'Etat. Ils nous trouverons devant leurs portes avec la note de ce qu'ils ont détruit quand bien même que certains parmi eux sont logés dans des logements de l'Etat. On ne peut pas accepter que ces personnes viennent détruire les réalisations que vous avez effectuées dans ce pays, que certains parmi eux ont même bénéficié dans leurs villages alors qu'à leur temps ils n'ont rien fait. S’ils continuent (les manifestations de l’opposition Ndlr), M. le Président, nous allons vous désobéir un peu. Parce qu’ils incitent à la violence, à la rébellion. », avait laissé entendre le Premier ministre Hamed Bakayoko, le 26 septembre dernier à Bouaflé.

Pour l'opposition, ces propos tenus à cette occasion par le député et maire d'Abobo sont d'une « extrême gravité » et que « ces propos sont indignes d'un Premier ministre de Côte d'Ivoire ».

La CDRP a fait observer qu'« à travers son discours belliqueux d'une rare violence tranche clairement avec les dispositions de dialogue et d'apaisement qui avaient laissé entrevoir la paix et la négociation. Le Premier ministre au lieu de se mettre dans la posture d'un homme d'Etat s'est plutôt mis dans une posture de militant », a déclaré Ouattara Gnonzié qui a fait lecture d'une déclaration pondue par les responsables de la plateforme politique portée par Henri Konan Bédié. 

La CDRP a indiqué qu'elle entend porter cette affaire devant les juridictions internationales et nationales.

Car, elle estime qu'à travers cette sortie, le Premier ministre voudrait porter la charge des violences planifiées par le pouvoir contre l'opposition.

Ouattara Gnonzié, soulignant que ces propos sont la preuve de toutes les manigances du pouvoir pour « attenter à l'intégrité physique des opposants », a également affirmé que ces propos du Premier ministre mettent à nu le « projet funeste de s'attaquer à tous ceux qui voudraient s'opposer au 3è mandat du Chef de l'Etat ». 

 « En vérité la posture du Premier ministre rentre dans la logique du RHDP -RDR qui a toujours refusé d'appliquer les principes d'un État de droit en témoigne le refus du chef de l'Etat d'exécuter les décisions de Cour Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples.», a déploré l'opposition.

En définitive, la CDRP a invité ses militants et les Ivoiriens à rester mobilisés pour l'exécution les jours à venir de l'appel à la désobéissance civile lancée le 20 septembre dernier par Bédié et adoubé par l'opposition.

« La CDRP est convaincue que le peuple de Côte d'Ivoire saura se dresser pour faire barrage à l'imposture. Les menaces et les intimidations ne sauraient freiner la marche historique vers une Côte d'Ivoire réconciliée et démocratique», ont-ils averti pour terminer.

Jean Chresus