Les syndicalistes du supérieur (Ph KOACI)

La rentrée académique universitaire est prévue le 18 octobre prochain, comme l'a signifié le ministre de l’Enseignement supérieur, Professeur Adama Diawara. Si au niveau de la tutelle tout semble fin prêt pour aborder cette nouvelle aventure académique, les enseignants du supérieur privé eux par contre sont mécontents et n’entendent pas s’y mettre.

À moins de voir leurs émoluments liés aux BTS 2019 et 2020 estimés à plus de 2 Milliards être payés avant.

Pour manifester leur ras-le-bol et pousser la tutelle, qu’il estime, ne joue pas franc-jeu, ce collectif qui réunit en son sein le Syndicat pour la Dignité de l'Enseignement du Supérieur Privé (SYDESP), la Coordination Nationale des Enseignants du Supérieur Privé (CNESUP), le Conseil National des Enseignants du Supérieur Privé (CONESUP), le Syndicat des Enseignants du Supérieur Privé (SYNESUP), et SOLIDARITÉ projette prendre d’assaut le 18 octobre prochain la devanture de la Tour C d’Abidjan-Plateau à travers un sit-in pour faire porter sa voix.

« Nous avons accompagné et soutenu l’actuel ministre dans beaucoup de domaines même quand ça coinçait. Nous avons essayé de comprendre avec lui les problèmes et de les gérer, mais nous sommes à bout de souffle parce que nos camarades syndiqués nous talonnent. Depuis le mois de septembre, les parents d'élèves inscrivent leurs enfants, mais les enseignants du supérieur privé eux ne sont toujours pas payés et ont leurs enfants en attente d'aller à l'école. Il faut que les choses changent maintenant ou jamais.

C'est pourquoi nous appelons le lundi 18 octobre 2021, tous les enseignants du privé comme du public qui sont concernés par les arriérés des prestations de BTS 2019 et 2020 à un sit-in devant la Tour C d’Abidjan - Plateau pour réclamer notre dû qui n'a que trop duré », a lancé ce jour, depuis Abidjan, Jean Okey, porte-parole du collectif à tous ses camarades enseignants.

Si la question des arriérés des prestations liées au BTS pour laquelle le ministre Diawara aura donné toutes les assurances quant au règlement et qui peine tout de même à se traduire en actes jusqu'ici a été pointée du doigt en prime, il n'en demeure pas moins que les enseignants des grandes écoles ivoiriennes restent confrontés à des problèmes de paiement salarial avec leurs employeurs.

Ainsi, à cette occasion, les syndicats ont proposé au ministère de l'Enseignement supérieur de tout mettre en œuvre pour que le paiement salarial des enseignants du supérieur privé se fasse désormais via le Trésor Publique.

Par ailleurs, ce collectif qui revendique quatre syndicats du supérieur privé et un du public avec à son actif plus de 5 000 membres s'est offusqué des résultats des affections des nouveaux bacheliers dans les grandes écoles.

"Les affectations ont été un échec total et nous souhaitons qu'on puisse les reprendre.", ont rabâché, les syndicats. Non sans manquer de demander au ministère les critères qui ont favorisé les affectations de cette année, encore objet de critiques tant par les parents d'étudiants que par le corps enseignant.

Toutefois, Jean Okey et ses camarades qui sont déterminés à faire changer les choses "maintenant ou jamais" dans leur corporation, ont tout de même félicité le ministre Adama Diawara ainsi que le premier responsable de la Dexco pour la réussite de l'organisation de l'examen du BTS 2021.

Faut-il le souligner, les arriérés de prestations de BTS, notamment les omissions de BTS 2019 estimés à près de 400 millions, des soutenances de BTS 2019 (décembre) et 2020 (avril et décembre) estimés à 1 milliard 200 millions ainsi que les omissions de BTS 2020 estimées à 60 millions. Le tout estimé à plus de 2 milliards.

Jean Chresus, Abidjan