Arrêts et menaces des taxis qui roulaient ce mardi à Abidjan, ici à Cocody (ph KOACI)

Hier certains ont roulé, mais aujourd'hui rien. Les taxis compteurs sont à l'arrêt, comme constaté à Abidjan par KOACI.

Si le mot d'ordre lancé pour dénoncer la concurrence déloyale les solutions ultra libérales de services de transport via des applications numériques américaine (UBER) et russe (Yango) avait été observé par certains, ceux qui avaient sorti hier leurs taxis, ont subi les menaces des plus radicaux du mouvement de protestation.

En effet, campés aux carrefours stratégiques, des petits groupes d'une dizaine de personnes, n'hésitaient pas à exprimer des menaces de destruction des taxis si, ceux interpellés, ne se garaient pas et n'observaient pas le mot d'ordre de grève. "Si tu roules, on te brule", lançait sans détours un gréviste en contraignant un non gréviste à se garer ce mardi au niveau du carrefour dit de la RTI à Cocody.

Au constat, le climat de peur installé a, à l'évidence, eu raison des plus téméraires, pour preuve, ce mercredi les taxis compteurs, reconnaissables à leur couleur rouge, sont restés garés.

Une réalité néanmoins agréable pour les conducteurs, lestée des dizaines milliers, voire plus, de taxis rouges, la circulation est plus fluide depuis hier dans la capitale économique ivoirienne. Pour ceux qui les utilisent, ils cherchent d'autres moyens pour se déplacer en cas de besoin.

Enfin, au regard du fait que, en dehors bien évidemment des gbaka, bus ou autres woro woro, seuls les taxis Yango et Uber (banalisés, ndlr) roulent. Reste à savoir si finalement cette actualité n'aurait que pour seule finalité de servir leurs affaires.

Amy Touré