Mabri et Ouattara

Après deux ans de rupture avec le RHDP et un virage dans l'opposition radicale en 2020, Albert Mabri Toikeusse a, comme nous vous le révélions vendredi dernier fait une nouvelle fois vot face.

Celui qui avait pris part au "mort-né" CNT lors de la présidentielle de 2020 avant de fuir, a annoncé officiellement, hier soir, son retour au sein de cette coalition ainsi que sa formation politique, l'UDPCI à l'issue d'un entretien avec le Président Alassane Ouattara à sa résidence de Cocody Riviera-Golf.

Albert Mabri Toikeusse a effectué le déplacement avec plusieurs cadres de sa formation politique et membre du bureau politique. Il a rassuré son hôte de la décision de la Direction et de tous les cadres proches de lui de reprendre leur place à ses côtés, de reprendre leur place au RHDP, de venir le soutenir dans ce grand chantier de rassemblement des Ivoiriens qu'il est en train d'amorcer qui va compléter certainement sa grande œuvre à la tête de la Côte d'Ivoire.

En attendant, il a promis au Président du RHDP qui était entouré de plusieurs cadres de son parti et des membres du bureau politique qu'à l'occasion du 20ᵉ anniversaire du décès du fondateur de l'UDPCI, le Général Robert Guéi, il soumettra à un bureau politique, les conclusions de tous les échanges qu'il a eus avec lui.

Mabri Toikeusse, qui restait poursuivi par la justice pour ses actes subversifs de 2020, a dit merci au Président du RHDP pour toutes les chances qu'il lui donne, pour toute l'affection qu'il lui porte, pour la confiance, pour le pardon, pour la considération, pour lui, pour ses proches, pour tous ses enfants.

Bien avant, il a rappelé, les relations qui le lient avec le Président du RHDP qu'il a laissé tomber en août 2020.

Wassimagnon

Quelques extraits des propos de Albert Mabri Toikeusse

«Nous étions là lorsque l'Université de Bouaké aujourd'hui Université Alassane Ouattara a ouvert et lorsqu'il fallait faire en sorte que Bouaké ne soit pas comme Abidjan, donc prendre un certain nombre de mesures. C'est depuis tout ce temps nous avons approché monsieur le président, nous avons appris à le connaître et de ce temps jusqu'à maintenant, le Président Alassane Ouattara est resté l'homme que nous avons découvert et que nous apprécions, nous admirons.

C'est-à-dire, nourri d'affection pour les autres pour moi en particulier. Je peux citer quelques exemples. En 2007, lorsque j'ai eu un accident grave de la circulation quand je rentrais de Korhogo, vous vous étiez déplacés jusqu'à la clinique où j'étais interné pour venir me saluer.

Nous avons eu un parcours. Je voudrais avant d'en mentionné quelques éléments, dire que cette ce sentiment humain c'est encore confirmé, il y a deux ans lorsque face aux circonstances que nous connaissons tous j'ai du m'éloigner du pays. Le ministre Diomandé Vagondo m'a appelé plusieurs fois de votre part pour avoir de mes nouvelles, pour dire que, vous ne trouvez pas que ma place était là-bas, pour me dire que vous étiez étonné que je sois là-bas, pour demander que je rentre, pour dire que si j'étais prêt, il viendrait me chercher lui-même en votre nom.

Monsieur le Président et pourtant, tout le monde savait quelques jours avant, l'ambiance qui prévalait et qui pouvait pour certains hommes retenir de faire une telle démarche, une telle approche.

C'est pourquoi nous n'avons pas été surpris de tout ce qui a fini par nous conduire chez vous ce soir. Nous avons eu un parcours dont nous sommes fiers à vos côtés dans la quête du bonheur, du progrès et de la paix pour la Côte d'Ivoire.

Monsieur le Président, vous êtes venu avec un programme, j'ai été chanceux d'être là au départ avec bien d'autres ici. Quelques uns ne sont pas avec nous aujourd'hui, je voudrais me souvenir d'Amadou Gon Coulibaly, de mon frère Hamed Bakayoko avec qui nous avons mené le combat en milieu estudiantin ensemble avec ceux, avec nos aînés et bien d'autres, nous avons essayé à vos côtés, de redonner à la Côte d'Ivoire ce qui pouvait faire à nouveau notre fierté. Après cette grande période du Président Houphouët-Boigny, vous avez rétabli la situation économique, vous continuez de travailler à la réconciliation et c'est malheureusement un chantier difficile parce qu'il s'agit de données qualitatifs qui sont appréciées diversement, mais vous persévérer.

Monsieur le président nous avons connu dans ce parcours des moments d'incompréhension. Nous au niveau de l'UDPCI, nous avons du en août 2020, nous retirer de la maison à laquelle nous avons contribué à poser les piliers. La date de mai 2005 a été rappelée tout à l'heure. Au-delà de cette date, il y a également l'Assemblée générale constitutive du RHDP et en 2019 où nous étions présents, Dieu seul sait le rôle que nous avons joué. Ce jour là, vous nous avez donné la fierté en me nommant deuxième vice-président après cette grande dame, maman Henriette Dagri Diabaté, pour que à vos côtés et avec tous les autres, nous construisons la maison RHDP.

Il y a quelque temps alors que je venais vous voir pour partager avec nos attentes à la suite de la dernière session du Dialogue politique, vous m'avez interrogé et vous m'avez dit que vous ne comprenez pas que moi et les miens, nous ne soyons toujours pas à vos côtés. Vous m'avez dit que ma place était bien là à vos côtés et d'ailleurs cette place a toujours été préservée parce que vous pensez que naturellement que c'est là que je dois grandir, c'est là que je dois apprendre. J'ai rendu compte et vous avez fait l'honneur de me recevoir plusieurs fois.

Nous venons ce soir mes amis, les frères, mes sœurs, dire qu'après tous ces échanges, tout ce que vous m'avez dit, après mes rencontres avec certains de vos proches, notamment la rencontre avec le Président de l'Assemblée nationale, la rencontre avec le Premier ministre, avec « tantie », le Président du Directoire, la ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères, ministre d'Etat, ministre de la Défense avec Cissé Bacongo, avec mon neveu, le ministre de l'intérieur et de la sécurité, le Général Vagondo et après des échanges informels avec bien d'autres, après des contacts de nombreux élus et cadres du RHDP et avec des gens qui ne sont pas politiques mais qui s'intéressent à nous, nous avons examiné la question au niveau de l'UDPCI et au niveau de nos responsables qui sont hors direction et nous sommes dans une passe qui nous permet de conclure tous les échanges que nous avons.

Monsieur le président, dans quelques jours, nous nous retrouverons parce que, justement, il y'a 20 ans que votre frère le Général Robert Guéi dont le Premier ministre, Amadou Gon Coulibaly avons été témoins de vos derniers échanges physiques qui ont scellés votre fraternité à Guessesso en juillet 2002, en marge de la campagne des élections des conseils généraux où lorsque vous étiez en train de partir à Touba. Nous nous retrouverons pour nous souvenir de lui, pour prier pour le repos de son âme. Ce sont des moments pour la formation politique qu'il a mise en place de réfléchir sur la vie du parti mais aussi sur la vie nationale de prendre des décisions. Nous pensons qu'à cette occasion nous soumettrons à un bureau politique, les conclusions de tous les échanges que nous avons avec vous.

Ce soir je voudrais vous rassurer de la décision de la Direction et de tous les cadres proches de moi de reprendre notre place à vos côtés, de reprendre notre place au RHDP, de venir vous soutenir dans ce grand chantier de rassemblement des ivoiriens que vous êtes en train d'amorcer qui va compléter certainement votre grande œuvre à la tête de la Côte d'Ivoire. La construction économique, la construction des infrastructures est là. Mais nous savons aussi à cœur de laisser un pays totalement réconcilié, en paix, un pays rassemblé tourné le développement, c'est pour cela que nous voudrions place notre place à vos côtés pour que nous puissions vous aider à construire la nouvelle Côte d'Ivoire et à donner des chances aux nouvelles générations de vivre en paix. Un pays qui fait leur fierté. Merci pour toutes les chances que vous me données, merci pour toute l'affection que vous me portez, merci pour la confiance, merci pour le pardon, merci pour la considération, merci pour moi, pour mes proches pour tous mes enfants, merci de rester ce que vous avez été pour nous que Dieu dans sa miséricorde vous comble de grâce ».